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9 févr. 2023
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La mode italienne vise les 100 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2023

Publié le
9 févr. 2023

En dépit d’un conjoncture négative, la mode italienne a témoigné d’une belle résilience. Selon les dernières estimations publiées par la Chambre nationale de la mode italienne (CNMI), le chiffre d’affaires du secteur, incluant textile, maroquinerie, habillement, chaussures, bijoux, beauté et lunettes, est attendu à 98,3 milliards d’euros en 2022, en progression de 18% sur un an. En 2023, le rythme devrait se ralentir avec une progression des ventes autour de 4% pour atteindre 102,2 milliards d’euros.


Le dernier défilé masculin de Giorgio Armani à Milan - © ImaxTree


Alors que les coûts de production du secteur ont explosé (+7,1%), l’inflation a touché dans une moindre mesure les produits de mode, avec une augmentation en 2022 de 1,5% des prix à la consommation, contre une inflation générale en Italie de 8,7%.

La production de fibres chimiques a particulièrement été touchée par la hausse des prix (+28,5%), suivie par filature, teinture et finissage (+17,1%), tissage (+11,3%) et cosmétique (+7%). Des chiffres qui restent relativement contenus, si on les compare à la hausse des coûts de production subis par l’ensemble de l’industrie italienne (+34% et +13,8% pour la seule industrie manufacturière).  

Les résultats les plus intéressants ont été enregistrés à l’international, tirés par les remarquables performances aux Etats-Unis (+39,1%), en Corée du Sud (+31%) et dans les Emirats arabes unis (+34,2%). Entre janvier et fin octobre 2022, les exportations italiennes ont grimpé de 19% (+18,2% vers la seule Union européenne).

Concernant juste habillement, maroquinerie et chaussures, les exportations vers le marché américain se sont envolées de 51,9%, de 30,2% vers la Corée, de 23,6% vers la France, de 19,9% vers l’Espagne et de 16,5% vers l’Allemagne. Le made in Italy progresse même au Royaume-Uni (+16,5%) après le recul entraîné ces dernières années par le Brexit.

Les ventes transalpines vers la Chine sont en nette reprise malgré les fermetures des boutiques liées aux mesures anti-Covid (+17,7%), tandis qu'elles ont fléchi de 2,9% vers Hong Kong. La mode italienne en Asie a trouvé aussi un bon débouché au Japon (+18,8%). En revanche, le déclin de la Russie, lié aux sanctions européennes adoptées après l'invasion de l'Ukraine, se confirme. Les exportations italiennes du secteur mode y ont chuté de 29,7% en 2022, de 84% pour le secteur des bijoux, de 42% pour la joaillerie, de 51% pour les lunettes, mais seulement de 6% pour la cosmétique.

Parallèlement, les importations s’inscrivent en forte hausse (+18,1% pour habillement et maroquinerie, +22% pour les autres secteurs) en raison d’une hausse des ventes en Italie et d’une augmentation des prix des produits importés. Le solde de la balance commerciale reste néanmoins positif et progresse même. Il a atteint 23 milliards d’euros sur les dix premiers mois de 2022, s'inscrivant en hausse de 1,2 milliard par rapport à la même période de 2021.

Pour 2023, les prévisions restent prudentes compte tenu de l'inflation, de la hausse des prix des matières premières et de l'énergie et de l'orientation restrictive de la politique monétaire dans les principaux pays, pointe le rapport de la CNMI. Une situation instable aggravée par la grande incertitude liée à l'évolution de l'invasion russe en Ukraine.

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