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24 mars 2015
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Le Chic : interrogations sur la deuxième session, en octobre

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24 mars 2015

Le Chic, le salon chinois de l’habillement, a clôturé vendredi sa première édition à Shanghai après 22 ans passés à Pékin. Cette année, il fêtera une nouvelle première, celle d’une session d’été, prévue du 13 au 15 octobre 2015 et qui accueillera Pure Shanghai, la version locale du salon londonien.


Jusqu’à présent, le Chic ne se tenait en effet qu’une seule fois par an. Et beaucoup de questions restent en suspens pour la seconde session, destinée aux collections printemps-été.

Dapeng Chen, vice-président du China National Garment Association, coorganisateur du salon, a reconnu de fait n’avoir réservé que 50 000 mètres carrés, contre 100 000 pour cette édition.

Et côté marques internationales et même chinoises, les avis sont bien mitigés. « Je ne viendrai pas en octobre. Une fois par an suffit. Ils n’ont pas encore intégré le système de prises d’ordre, avec des livraisons dans six mois… et il y a très peu de multimarques. Il y a beaucoup d’investisseurs immobiliers qui doivent remplir des mètres carrés »,  commente Jean-Henri Martin, de Chez Fuego. « Je pense que pour la mode, il est important d’avoir deux sessions par an », estime de son côté Laurence Walter de chez Zyga.

« C’est une période transitoire avec un conflit entre les fabricants et les distributeurs, en quelque sorte. Pendant les 20 à 30 dernières années, les fabricants avaient une distribution captive avec des partenaires franchisés par exemple dans les malls. Un seul salon par an leur suffisait pour renouveler leur clientèle. D’un seul coup, apparaît une nouvelle génération de distributeurs, qui n’ont pas les mêmes problèmes et sont des multicorners (version chinoise des multimarques). Du coup, les acheteurs ont besoin de voir les collections deux fois par an. Les Chinois vont trouver leur rythme et leur formule de multimarques », commente Gérard Roudine, consultant pour la Fédération française du prêt à porter féminin.

La grande question est surtout de savoir si le timing est bon pour lancer une deuxième session dès cette année. Seule certitude, de nombreuses marques internationales ne feront pas le déplacement, les fédérations ayant eu les dates exactes du salon trop tard et n’ont pu, pour la plupart, dans leur pays respectif, déposer à temps une demande de subventions. « Nous ne prenons pas vraiment de commandes ici. C’est un salon pour trouver des partenaires. Et une fois ceux-ci trouvés, les marques ne reviennent pas forcément au salon. Le développement des multimarques se fait très lentement. Pour moi, c’est trop tôt pour faire passer le Chic à un rythme biannuel. En Allemagne, 70 % des entreprises du secteur font moins de 50 millions d’euros de chiffre d’affaires, et c’est difficile financièrement et aussi en termes d’hommes de faire deux salons en Chine par an. Et surtout, en octobre, il n’y aura pas de subventions…» ajoute Thomas Rasch, directeur général de German Fashion. Sans oublier que les dates sont tard, aussi bien celles de mars que celles d'octobre. « Les productions ont ainsi été lancées il y a dix jours. Quand on prend des commandes de petite quantité, on pioche dans les productions destinées aux réassorts de nos succursales », détaille Emmanuel Argemi qui, via son agence, s'occupe en Chine du développement des marques du groupe Garella.

En attendant, le Chic  mise sur les "shows in show". Après TheMicam, le salon milanais de la chaussure et Pure Shanghai à partir d'octobre, d'autres salons pourraient installer leur déclinaison chinoise au sein du Chic. Pour sa première  à Shanghai, qui s'est tenu du 18 au 20 mars, un record de fréquentation a été atteint. Les organisateurs ont comptabilisé 125.000 visiteurs.

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