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Le "Made in France" croît dans l'esprit de consommateurs français toujours plus exigeants

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AFP-Relaxnews
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17 nov. 2016

Privilégier le « Made in France » gagne du terrain dans l'esprit d'un nombre croissant de consommateurs devenus également plus exigeants sur les garanties de fabrication, estiment les exposants du cinquième salon consacré au Made In France qui s'ouvre vendredi.



« On n'est pas dans un effet de mode, mais dans une prise de conscience des consommateurs qui veulent de plus en plus donner du sens à leurs achats », assure la directrice du salon MIF Expo, Fabienne Delahaye, qui assure voir « un engouement énorme pour le Made in France ». « Les citoyens sont extrêmement conscients des enjeux d'emplois, de savoir-faire, de qualité des produits, et d'environnement », poursuit-elle.

Preuve de cette évolution, selon Fabienne Delahaye, le nombre d'exposants du salon, passé en quatre ans de 80 à quelque 450 cette année, tandis que 55.000 visiteurs sont prévus contre 15.000 en 2012. 

Les produits exposés couvrent des secteurs variés : mode, décoration, bien-être, santé, sport, mobilité. 

Selon un sondage Ifop réalisé début octobre pour le salon et le Crédit agricole, près de neuf Français sur dix (86 %) font attention à la provenance des produits qu'ils achètent. Une proportion encore supérieure (89 %) dit privilégier, à prix équivalent, un produit Made in France à un produit fabriqué ailleurs.

Cette thématique avait été portée par l'ancien ministre de l'Economie Arnaud Montebourg, évoquant en 2013 « la bataille du Made in France ». 

Aujourd'hui la quasi-totalité des consommateurs souhaite une meilleure visibilité du Made in France : 92 % seraient pour une mention obligatoire du pays de fabrication, selon le sondage.

« Il y a une demande d'information précise. Le made in France, le Fabriqué en France ou le drapeau bleu-blanc-rouge ne suffisent plus », confirme Yves Jégo, à l'origine du logo « Origine France Garantie » (OFG) créé en 2010 par l'association Pro France. « Le seul label universel et certifié », fait-il valoir.

Plus de 1.700 gammes de produits fabriqués dans plus de 600 entreprises ont obtenu le label OFG, attribué après audit, à un produit dont au moins 50 % du prix de revient unitaire est français et qui prend ses caractéristiques essentielles en France. 

« Etre plus haut de gamme »

La PME niortaise Eno, qui fabrique des plaques pour la cuisson à la plancha, et exporte dans 50 pays, a postulé et obtenu le label Origine France Garantie en 2011, explique son directeur général Laurent Colas. Le label figure désormais sur chaque produit vendu aux Etats-Unis.

Cette origine France, « c'est nécessaire de l'affirmer, mais pas suffisant », explique-t-il. « Il faut que vos produits soient beaux, pas trop chers, que ce soit qualitatif, esthétique et abordable », résume-t-il. « On n'a pas le choix en France: quand vous êtes fabricant français, il faut être dans le plus haut de gamme », ajoute Lauent Colas. Eno a ainsi travaillé sur l'émaillage de l'acier et le design de ses planchas pour viser un rendu haut de gamme, justifiant le prix.

Le label Origine France Garantie veut aussi s'opposer aux « fraudes au Made in France (qui) sont nombreuses », selon Yves Jégo. « On réclame des contrôles (...) L'Etat ne fait pas son travail »,  affirme-t-il.

Pour soutenir la production française, le député UDI de Seine-et-Marne préconise la création d'un « Crédit impôt production », sur le modèle du Crédit impôt recherche, qui permettrait aux entreprises fabriquant en France de bénéficier d'un crédit d'impôt.

Le président de la Fédération des industries mécaniques (FIM), Bruno Grandjean, se déclare favorable au Made in France, mais « plutôt qu'un énième crédit d'impôt », il se prononce pour la suppression des « taxes sur la production ».

Bruno Grandjean veut « la promotion d'un Made in France qui soit compétitif, offensif, capable d'aller conquérir des parts de marché, à l'exportation notamment, et pas un Made in France protectionniste, du repli sur soi ». Il demande également la suppression de la CVAE, cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, estimant qu'il s'agit d'une « taxe véritable sur le Made in France ».

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