Le glam rock band de Rick Owens

Auteur :

Dominique Muret

Publié le
17 janv. 2019

Pas d’esbrouffe, ni de scandale cette saison. Loin des shows spectaculaires auxquels il nous avait habitué, Rick Owens a offert jeudi au palais de Tokyo un spectacle presque intimiste. Une collection mesurée dans la démesure. Dans la pénombre, les mannequins longilignes apparaissent dans la lueur sépulcrale d’un vieux phare de la défense anti-aérienne DCA des années 1940, sur une bande-son hard rock.

Pour réaliser cette collection, Rick Owens s’est en effet inspiré du créateur américain Larry Legaspi, qui signa quelques-uns des looks emblématiques des groupes de rock des années 1970, tel celui des Kiss. Un personnage auquel le styliste a consacré un livre, qui sera publié en octobre prochain.

Perchés sur de vertigineuses bottines plateforme, le visage blafard entouré de leur longue chevelure, les yeux cachés par des lunettes noires ou rouges, façon masque de snowboard, les mannequins s’avancent à la fois majestueux et dégingandés dans des pantalons baggy évasés XXL, traînant par terre un sac volumineux.

Tout semble extra-large dans cette garde-robe pourtant singulièrement équilibrée : des pantalons en denim fuchsia blanchis sur le côté extérieur aux lunettes, en passant par ses immenses poches-sacoches en cuir appliquées sur les devants de manteaux et autres imperméables dans des couleurs en contraste.

L’homme imaginé par Rick Owens pour l’automne-hiver 2019-20 opte pour un simple tricot de corps tout fin enfilé sur le pantalon ou le short directement sous de longs gilets et peignoirs molletonnés, sous des manteaux en laine noirs ou rouges aux larges revers relevés, ou des doudounes noires aux étranges volumes argentés et boursoufflés.

La garde-robe est complétée par une série de vestes sombres au dos couvert de poils de mouton clairs et de manteaux en laine bouclée. A noter aussi la collaboration avec la marque écodurable Veja pour les chaussures de sport entièrement véganes.