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Le gouvernement craint des violences ce jeudi

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4 déc. 2019

PARIS (Reuters) - Le gouvernement s’attend à la mobilisation de milliers de “black blocs” et de “gilets jaunes radicaux” lors de la journée de manifestations et de grèves jeudi contre le projet de réforme des retraites, avec le risque d’une répétition des débordements survenus lors des défilés du 1er mai ou du 16 novembre à Paris.


Les mobilisations sont attendues pour ce 5 décembre - Reuters



Plusieurs millions de salariés du public et du privé sont appelés à faire grève et à manifester lors de cette journée d’actions qui s’annonce très suivie, particulièrement dans les transports et l’Education nationale.

A l’heure actuelle, 245 rassemblements et défilés ont été déclarés auprès des services de la préfecture de la capitale et des grandes villes de province, a annoncé le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner sur BFM TV et RMC.

“Nous savons que des ‘black blocs’ et des gilets jaunes radicaux ont décidé de se joindre aux manifestations”, a-t-il poursuivi. “Ce sont quelques centaines de personnes supplémentaires à Paris et peut-être quelques milliers sur l’ensemble du territoire national”.

“Le vrai problème, c’est quand vous avez 200 personnes qui viennent pour casser au milieu de 5 000 et qu’elles se mélangent à la foule, c’est très difficile de gérer cela”, a-t-il ajouté, précisant que plusieurs milliers de membres des forces de l’ordre seraient mobilisés sur l’ensemble du territoire.

A la préfecture de police de Paris, dont les méthodes de maintien de l’ordre ont été critiquées, on souligne un “contexte social et revendicatif des plus tendus” qui laisse présager “que les violences et les dégradations que subit la capitale depuis le mouvement dit des ‘Gilets jaunes’ sont susceptibles de se reproduire”.

Commerces fermés



Pour prévenir toute “casse”, un arrêté a été pris pour faire fermer les “commerces, débits de boissons et restaurants” installés sur les boulevards menant des gares du Nord et de l’Est à la place de la Nation jusqu’à la fin de la manifestation parisienne prévue pour 19h00.

Ce dispositif avait déjà été mis en place lors du défilé du 1er mai dernier, marqué par “des violences et dégradations commises par des groupes de casseurs mobiles, déterminés, habitués et intéressés au butin”, rappelle la préfecture.

Un second arrêté a été pris ce mercredi pour interdire “tout rassemblement de personnes se revendiquant des Gilets jaunes” sur “les Champs-Élysées, dans un périmètre comprenant l’Élysée et le ministère de l’Intérieur et dans les secteurs de l’Assemblée nationale, l’Hôtel de Matignon et la cathédrale Notre-Dame-de-Paris”.

Face à la perspective de violences, Christophe Castaner a rappelé dimanche “la responsabilité des organisations syndicales”, à l’origine de l’appel à manifester, qui “ont un vrai savoir-faire” et qui “se sont d’ailleurs engagées à mobiliser beaucoup de monde dans la gestion du service d’ordre”.

Au sein de l’exécutif, l’inquiétude grandit face à un possible débordement des services d’ordre des syndicats par leur base la plus radicale, ou d’autres manifestants : l’exfiltration temporaire du chef de file de la CGT Philippe Martinez du défilé du 1er-mai dernier, par sécurité, avait marqué un précédent.

par Marine Pennetier

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