Le tailleur italien Kiton met le turbo

Kiton s’apprête à clôturer 2013 avec un chiffre d’affaires de 100 millions d’euros, en hausse de 10 % par rapport à 2012. La griffe napolitaine spécialisée dans le menswear de luxe accélère son expansion avec, à la clé, d’importants projets.

Le 12 janvier, elle va inaugurer durant la Fashion Week dédiée à l’homme son nouveau siège milanais, qu’elle a installé dans l’historique palais de Gianfranco Ferré, situé dans la Via Pontaccio, racheté le mois dernier pour 28 millions d’euros.

"Nous cherchions depuis longtemps un espace à Milan. C’est l’une des capitales mondiales de la mode et de la finance, où il faut être présent. Nous ne pouvions rêver mieux que ce prestigieux édifice. Cette opération a été fortement voulue par notre président Ciro Paone. Il s’agit d’un investissement stratégique pour le futur de l’entreprise en termes d’image, mais aussi pour accélérer à l’international", explique Antonio De Matteis, administrateur délégué de Kiton.

L’espace, de plus de 4000 m², accueillera le showroom milanais de la marque, situé pour l’instant non loin de là, dans la Via Turati. Seront également transférés sur place les bureaux des relations publiques et de la communication, installés jusqu’ici au sein du siège de l’entreprise à Arzano, près de Naples. Fin 2014 par ailleurs, est prévue l’inauguration au rez-de-chaussée d’une deuxième boutique milanaise Kiton, après l’ouverture d’une premier point de vente en 2011 dans la très chic Via Gesù.

Entretemps, le groupe napolitain s’apprête à inaugurer dans la première moitié de 2014 deux boutiques: à Barcelone et à Vienne. Ces points de vente iront s’ajouter aux 45 magasins monomarques que compte Kiton dans le monde. La griffe, qui est aussi distribuée à travers 200 points de vente multimarques, réalise 82 % de ses ventes à l’étranger et 18 % en Italie.

Les Etats-Unis constituent son premier débouché avec une part de 22-23 % sur le total des ventes. Sur ce marché, Kiton est distribué dans les principales chaînes de grands magasins et auprès de trois boutiques monomarques à New York, Miami et Las Vegas.

Avec quatre magasins à Milan, Rome, Venise et Capri, l’Italie représente son deuxième marché, suivi par la Chine et la Russie. En France, Kiton compte deux points de vente (à Paris, rue Marbeuf, et à Cannes), tandis qu’en Allemagne, le label dénombre 4 magasins.

L’entreprise Cipa a été fondée en 1965 par Ciro Paone. L’entrepreneur napolitain, qui commercialisait des tissus en gros, regroupa une vingtaine de ses clients tailleurs pour démarrer une petite activité de confection de costumes masculins.

"C’était une idée pionnière pour l’époque. L’Italie, et Naples en particulier, regorgeaient de tailleurs et couturiers, qui ont pratiquement tous disparus depuis", souligne Antonio De Matteis. En 1968, Cipa se transforme et adopte le nom plus international de "Kiton".

"A l’étranger, le nom de Cipa était souvent rapproché du terme anglais 'cheap', ce qui était pour le moins embarrassant pour notre marque réputée pour ses costumes les plus chers au monde", poursuit le directeur général.

Kiton se distingue en effet pour sa tradition sartoriale et artisanale issue de la célèbre "école napolitaine" avec des vêtements de très haute qualité entièrement réalisés à la main en Italie.

Pour sauvegarder ce savoir-faire, a été créée en 1998 l’Ecole pour tailleurs Kiton, qui forme les nouvelles générations. Aux côtés de son site de production d’Arzano, où travaillent 350 couturières, le groupe détient trois autres fabriques: l’une à Parme, qui réalise la ligne sportive, un laboratoire spécialisé dans la maille à Fidenza (près de Parme), et l’usine lainière Carlo Barbera de Biella, dans le Piémont, qui fournit les tissus à l’entreprise.

Il y a dix ans a été lancée une ligne dédiée à la femme, qui représente aujourd’hui 10 % des ventes de Kiton.

Le tailleur italien Kiton met le turbo

Voir aussi