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Le tapis rouge de Cannes, un juteux business dans les coulisses du 7e Art

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AFP
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10 mai 2010

Synonyme de glamour et de paillettes avec son défilé de stars mitraillées par les photographes, le tapis rouge est devenu une véritable industrie où s'affrontent à coup de gros chèques, maisons de couture et joailliers.


Monica Bellucci et Sophie Marceau en rouge... sur le tapis rouge le 16 mai 2009 à Cannes (Photo Valery Hache/AFP/Archives)


En quelques années, aux Etats-Unis comme en Europe, magazines, sites internet, blogs et chaînes de télévision dédiées au tapis rouge ont vu le jour, offrant aux marques de luxe un terrain publicitaire inégalé.

Objet de toutes les sollicitations, les actrices en vue du moment se voient proposer de porter robes, bijoux et accessoires contre une rémunération dont les montants, tenus secrets, s'envolent.

"Pour les grandes maisons c'est un must et pour les jeunes griffes qui n'ont pas les moyens d'acheter des pages de publicité dans les magazines, c'est une communication gratuite extraordinaire", explique à l'AFP le styliste Maxime Simoëns, à la tête de la jeune maison qui porte son nom.

"Mais il faut vraiment établir un rapport d'amitié avec la star pour qu'elle porte nos vêtements, parce que nous sommes en concurrence avec de grandes maisons qui elles, paient", poursuit-il.

Sur ces quelques mètres de tapis à l'entrée du palais des festivals de Cannes, comme aux Oscars de Hollywood - les deux événements de cinéma les plus médiatisés de la planète - "tout le monde est à vendre", affirmait Olivier Nicklaus dans son documentaire "Red Carpet", diffusé en février sur Canal +.


Les membres du jury Shu Qi et Asia Argento sur le tapis rouge le 13 mai 2010 à Cannes (Photo Anne-Christine Poujoulat/AFP)


Au Festival de Cannes 2009, deux membres du jury auraient "touché 90.000 euros chacune pour porter une robe Armani le soir de la cérémonie d'ouverture", y affirmait-il. Selon cette enquête, aux Oscars l'an dernier "certains +deals+ auraient culminé à 250.000 dollars".

Ainsi les grandes marques aux colossaux budgets marketing, qui emmènent des équipes et des vestiaires entiers à Cannes, n'hésitent-elles pas à "louer" le corps des actrices, tels des espaces publicitaires.

Car le public s'identifie aux célébrités, lesquelles portent des vêtements de marques dont les médias du monde entier vont diffuser les images.

Et pendant le festival, les services marketing de ces marques inondent les journalistes de mails indiquant, d'heure en heure, quelles stars elles ont habillées, espérant voir leur nom cité dans un maximum de publications.

Un nom dont le public - à défaut de pouvoir s'offrir des robes couture - se souviendra au moment d'acheter un parfum, un sac ou une paire de lunettes.


Virginie Ledoyen, mutine, sur le tapis rouge cannois le 17 mai 2010 à Cannes (Photo Valery Hache/AFP)


Lors de la montée des marches, aux soirées et même aux galas de charité, les actrices égrenent devant caméras et micros, les marques qu'elles portent.

Et durant la rituelle séance de pose devant le mur de photographes où chaque seconde vaut de l'or, la coiffure et les gestes d'une actrice sont souvent calculés pour mettre en valeur des boucles en diamant, des escarpins...

Le jour même, ces tenues seront abondamment commentées par blogs et magazines qui distinguent les stars les plus élégantes mais épinglent aussi les plus mal fagotées, d'où une dictature rampante du conformisme.

Quant aux marques les plus puissantes, elles s'offrent les services des stars à l'année via un contrat publicitaire qui font d'elles des "égéries".

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