Les célèbres corsets de Vivienne Westwood s'exposent à Paris

En 1987, la papesse de la mode punk Vivienne Westwood métamorphose le corset et ses armatures rigides en une pièce stylée, à la lisière de l'œuvre d'art. La boutique parisienne de la griffe, installée au numéro 175 de la rue Saint-Honoré (Ier arrondissement) revisite l'art de la corsetterie réinventé par la créatrice britannique avant-gardiste.

Cette rétrospective parisienne rend hommage à l'héritage stylistique de la couturière de talent qui s'est éteinte en décembre dernier à l'âge de 81 ans. Tout en questionnant les conventions sociales et les normes établies, Vivienne Westwood a transformé l'historique corset et son carcan symbolique en une pièce féminine, sensuelle et évidemment décalée.

Elle déconstruit puis reconstruit cet habit populaire aux XVII et XVIIIe siècles dans les cours européennes en l'égayant d'un motif floral, en le brodant d'un fil de lurex argenté ou encore en le dotant d'une poitrine dégagée, d'une taille extra haute ou d'un côté extravagant et oversize.

Dans sa collection automne-hiver 1987, baptisée "Harris Tweed", elle présente son premier corset, noir de jais, libéré de l'infernal laçage dorsal qu'elle remplace par un zip, et des baleines aux hanches qui contraignent les mouvements.

L'ancienne structure serrée et inconfortable du corset (pensée pour correspondre à une beauté stéréotypée) se relâche ainsi et habille la femme à la manière d'une "armure". Pratique, moderne et révolutionnaire.

Trois après, Vivienne Westwood réitère son exploration malicieuse de l'histoire de la corsetterie avec une pièce excentrique et glamour, où elle a imprimé la toile du peintre François Boucher, Daphnis et Chloé, une huile datant de 1743. Cette création intégrera ensuite le prestigieux musée privé Wallace collection à Londres.

Si à ses origines le corset a été pensé pour sculpter le corps des femmes, la maison Vivienne Westood en propose des versions masculines dès 1996, comme une pièce taille basse en jacquard de coton orange et blanc pour la collection printemps-été 2020, imaginée par le designer autrichien Andreas Kronthaler, son époux et successeur.

Cette rétrospective sur les corsets de Vivienne Westwood, à voir gratuitement à Paris jusqu'au dimanche 30 avril, s'exposera ensuite à Londres à compter du 8 mai, et s'installera dans le flagship londonien de la griffe, au 44, Conduit Street.

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