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Les groupes allemands accusent le coup d'une consommation toujours déprimée

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4 nov. 2005


BERLIN, 4 nov 2005 (AFP) - Les Allemands n'ont toujours pas le coeur à consommer, et cette retenue est de plus en plus problématique pour les grands groupes du pays. Si les industries de biens de consommation peuvent toujours se réfugier dans l'export, la distribution, elle, accuse le coup.

Les résultats trimestriels des entreprises, dont une première vague a été publiée cette semaine, sont venus confirmer ce que les chiffres des ventes de détail disaient depuis plusieurs mois : la demande intérieure ne repart pas.

C'est d'abord Metro qui a sonné l'alarme mercredi. "La situation économique en Allemagne était difficile et marquée par l'insécurité des consommateurs avant les élections anticipées" au troisième trimestre, a indiqué le premier distributeur du pays. Ses grands magains Kaufhof ont accusé une baisse de chiffre d'affaires de de 9% sur les trois mois.

Même son de cloche le lendemain chez KarstadtQuelle, le numéro un européen des grands magasins et le propriétaire des catalogues de vente par correspondance Neckermann et Quelle. "En raison des nouveaux records du prix du pétrole et du manque de clarté dans la formation du gouvernement en Allemagne, les consommateurs allemands se sont montrés massivement destabilisés" ces derniers mois. La vente par correspondance en a lourdement pâti, avec une baisse de 9% du chiffre d'affaires de juillet à septembre.

Et les entreprises, contrairement à l'institut de sondage GfK qui prévoit une fin d'année plus faste, ne voient pas signe d'amélioration. Metro table sur "une incertitude accrue" sur le quatrième trimestre, KarstadtQuelle sur une demande intérieure "toujours faible".

Le constat est d'autant plus douloureux pour ces groupes qu'ils attendaient enfin une reprise de la consommation au troisième trimestre, après plusieurs années de retenue et alors que les chiffres de chômage marquent un léger mieux.

Unanime, le secteur blâme les turbulences politiques --des élections législatives anticipées qui n'ont pas donné de majorité claire-- et un gouvernement toujours en suspens. "Le commerce de détail ressent clairement l'incertitude politique au niveau du tiroir-caisse", déclarait récemment le président de la Fédération du commerce de détail, Hermann Franzen, qui réclame "de la clarté en toute urgence" avant la période des fêtes de fin d'année, grosse source de revenus pour la branche.

Même si Metro réalise maintenant plus de 50% de son chiffre d'affaires à l'étranger, les groupes de distribution allemands restent largement dépendants de la santé de l'économie nationale.

Les fabricants de biens de consommation tirent mieux leur épingle du jeu, mais uniquement grâce à l'export. Henkel, producteur de la lessive Persil, du savon Fa et de l'assouplissant Minidou, a réalisé un bon troisième trimestre, mais ses ventes en Allemagne ont stagné.

Chez Adidas et Puma, les deux équipementiers sportifs originaires de Bavière, l'Allemagne ne joue plus qu'un rôle minime, et la croissance est venue d'Amérique et d'Asie lors du trimestre écoulé. Quant au secteur automobile c'est aussi outre-Atlantique que se joue la croissance, chez BMW et DaimlerChrysler par exemple, alors que le marché domestique stagne depuis maintenant cinq ans.

L'augmentation prévue par la coalition des sociaux-démocrates et conservateurs appelée à gouverner de la taxe sur la valeur ajoutée ne va pas arranger les choses. "Au vu de la situation désespérée de la consommation, une augmentation de la TVA entraînerait un désastre économique intérieur", a répété M. Franzen cette semaine.

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