Jean-Paul Leroy
29 avr. 2013
Les industries créatives réclament plus de soutien de la part des Pouvoirs publics
Jean-Paul Leroy
29 avr. 2013
Plutôt que de soutenir des industries en perte de vitesse, les Pouvoirs publics devraient s’intéresser et appuyer les industries qui fonctionnent aujourd’hui, les industries créatives. C’est ainsi que Sidney Toledano, Pdg de Christian Dior Couture, a apostrophé Julien Dourgnon, le conseiller politique d’Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, présent au festival de la mode et de la photographie de Hyères.
Pour le dirigeant du monde du luxe, ce dernier rayonne dans le monde entier avec ses griffes françaises et européennes et pourtant n’est pas considéré par les politiques: "On n’ose même pas dans les cercles politiques parler de luxe. On préfère le terme de haut de gamme, plus acceptable", selon certains.
Pour autant, comme l’ont bien précisé le PDG de Dior et Ralph Toledano, président de la division mode du groupe Puig, ce n’est pas pour leurs entreprises qu’ils réclament l’aide de l’Etat. "De ce côté, ça va bien", ont-ils souligné d’une même voix devant Julien Dourgnon à la soirée du festival à l’hôtel-restaurant La Bastide à Hyères.
Pour Sidney Toledano, l’important porte notamment sur la formation en France. "Nous embauchons des stylistes anglais et belges parce qu’ils sont meilleurs parce que mieux formés", a-t-il souligné. Il a évoqué aussi les tracasseries que mettent en avant certains pays en matière de contrôle des produits, les droits de douane excessifs de pays comme le Brésil, etc. De même le financement de cette industrie.
Comme l’a affirmé le PDG de Dior, l’atout numéro 1 des Européens, aujourd’hui, c’est l’innovation. Il faut donc la soutenir. Il compte pour cela notamment sur la BPI (Banque publique d’investissement) qui devrait être le bras armé, financier, de cette stratégie.
"Toutefois, a souligné Isabelle Ginestet-Naudin, directrice déléguée Capital Développement de la Caisse des Dépôts, la BPI est en cours de mise en place". En clair, laissez-lui le temps de s’installer.
Julien Dourgnon a évidemment répondu. Il n’a pas manqué de rappeler que l’Etat aide déjà les industries créatives et en particulier la mode. "Par exemple, l’Etat finance déjà entre 35 et 40% du budget de l’Institut Français de la Mode", a-t-il relevé et bien d’autres choses encore.
Clarisse Reille de son côté, a défendu le Défi dont elle est la directrice générale, qui finance notamment nombre de sociétés à l’exportation en évoquant la crainte que celui-ci voie ses moyens se réduire.
Le conseiller d’Arnaud Montebourg a eu beau jeu de renvoyer les entreprises des industries créatives à leurs obligations. "Vous fonctionnez bien, a-t-il expliqué. A vous de vous impliquer davantage dans la filière. D’être plus solidaires de l’ensemble des acteurs de la mode".
Il y avait certes moins de ministres et de femmes politiques à Hyères que pour la dernière édition du salon Made in France au Carrousel du Louvre. Mais, comme l’a souligné Sidney Toledano. "Il suffit de nous appeler et nous répondrons présents ".
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