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Les "patrons voyous" de Palace Parfum condamnés à 3 années de prison ferme

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AFP
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26 sept. 2006

DIEPPE (Seine-Maritime), 26 sept 2006 (AFP) - Les "patrons voyous" de Palace Parfums, entreprise de Seine-Maritime déménagée à l'insu de ses 47 employés durant les vacances de Noël 2002, qui ont fui la France et été jugés en leur absence, ont été condamnés mardi à 3 ans de prison ferme par le tribunal correctionnel de Dieppe.


Une salariée de Palace parfums montre un courrier annonçant la cessation d'activité de la société, dans le hangar vide, le 7 janvier 2003 à Saint-Nicolas d'Aliermont - Photo : Eric Houri/AFP

Peggy Maaz et Nadim Khouri-Klink, le couple franco-libanais qui a fui devant le retentissement de l'affaire et vit au Liban, ont également été condamnés à 50 000 euros d'amende chacun.

"C'est un jugement exemplaire et sans précédent", a réagi l'avocate des employés de Palace Parfums et de la CFDT, Me Marie-Pierre Ogel, en se déclarant "très satisfaite" de cette décision survenue "après un long combat".

Elle a souligné qu'il s'agissait de la "première affaire de déménagement à la cloche de bois jugée" et qu'il était "rare que la délinquance en col blanc subisse des peines aussi sévères".

Le tribunal a confirmé un mandat d'arrêt lancé contre le couple, absent à l'audience de juin comme lors du prononcé du jugement. Peggy Maaz et Nadim Khouri-Klink étaient accusés de banqueroute, abus de biens sociaux et travail dissimulé.


Sophie Somont (C), l'un des principal leader de la défense des droits des employés de Palace Parfums quitte, le 26 septembre 2006, le palais de justice - Photo : Robert François/AFP

Le frère de Peggy Maaz, Rony Maaz, gérant de la maison-mère de Palace Parfums, qui était présent à l'audience de juin, a été condamné à 9 mois de prison avec sursis, et Philippe Nanot, gérant de Palace Parfums, considéré comme "l'homme de paille" de la famille, à 12 mois de prison avec sursis.

Réunis devant le tribunal, des employés de Palace Parfums, en très grande majorité des femmes, ont crié "victoire sur les patrons voyous" à l'issue de l'audience.

"Ca fait du bien! Enfin ce sont les patrons qui sont reconnus coupables et non plus les employés, enfin nous avons été reconnues comme des victimes", s'est félicité Sophie Somont, l'une de leurs représentants.

Sylvain Bienaimé, responsable CFDT à Dieppe, qui a accompagné le combat des employés, a salué "un verdict exemplaire qui fera réfléchir d'autres patrons".

Le 6 janvier 2003, les salariés avaient retrouvé leur entreprise de conditionnement de parfums de Saint-Nicolas d'Aliermont vidée de son matériel et de ses stocks à leur retour de vacances de Noël.

L'affaire avait fait scandale et donné naissance à l'expression "patrons voyous", employée alors par le ministre des Affaires sociales et de l'Emploi de l'époque, François Fillon.

Ce dernier avait estimé qu'il s'agissait d'une "opération frauduleuse (...) passible de sanctions pénales pouvant aller jusqu'à la privation de liberté".

Les 70 ex-employés de Palace Parfums qui avaient porté plainte --des anciens se sont associés à la plainte des 47 salariés de l'époque-- se sont vus attribuer mardi 1 500 euros de dommages et intérêts chacun. Ils doivent maintenant poursuivre les procédures devant les prud'hommes pour se faire payer des travaux effectués à domicile et des heures supplémentaires.

Les prévenus ont par ailleurs été condamnés à verser 1,6 million d'euros au liquidateur de l'entreprise.

Par Serge ARNOLD

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