Les premières images du futur Village Vintage aux Puces de Saint-Ouen

Auteur :

Jean-Paul Leroy

Publié le
16 mai 2013

Et si c’était une très bonne idée? Le Village Vintage qu’installe Habitat rue des Rosiers, au cœur des Puces de Saint-Ouen, et qui ouvrira au public le 8 juin, a un parfum de site alternatif qui sied à l’air du temps. Un lieu décalé comme Paris en compte peu. Mais aussi un espace sans doute sécurisé en terme d‘activité, dans la mesure où les Puces gardent une fréquentation dense. Surtout, le restaurant Ma Cocotte dessiné par Philippe Starck, voisin, attire tout le gotha de la mode, du design et bien plus encore en faisant le plein en permanence. Pour Virginie Valorso, du Cabinet de Curiosités du Marché Dauphine, il n‘y aurait ainsi aucune crainte à avoir côté affluence.

L’endroit est exceptionnel avec une cour intérieure, à droite une petite zone restauration, des tables dedans et dehors pour se reposer et consommer, puis le vaste espace Habitat Vintage et, à gauche, la septième boutique parisienne de l’Eclaireur.

Pour Armand Hadida, fier de son dernier-né et grand habitué des Puces, l’endroit a comme premier mérite d’être différent. “Et j’aime ce chemin, souligne-t-il. Ce fut un peu la même chose quand j’ai ouvert une boutique L’Eclaireur rue Hérold [une petite rue peu fréquentée près de la place des Victoires ndlr] et au sein de l’hôtel Royal Monceau rénové. Il faut voir le déjeuner du dimanche à Ma Cocotte.”

Le concept du Village Vintage est aussi un élément fédérateur qui devrait d’ailleurs, aux dires des premiers arrivés, s’agrandir d’ici la fin de cette année. “Nous discutons avec de grandes marques", souligne Rémy Poirson, directeur marketing et Internet d’Habitat.

Le point de vente d’équipement de la maison, un entrepôt plutôt laissé dans son jus, propose donc des pièces historiques de l’enseigne, parfois uniques, à des prix variés: certaines pouvant dépasser plusieurs milliers d’euros de par leur rareté. C’est une sorte de résumé de la puissance de création de l’enseigne au fil du temps qui se retrouve au sein des Puces.

Chez L’Eclaireur, Armand Hadida a forcément interprété le concept à sa manière. Derrière un mur de verre seront proposés des vêtements vintage, c’est-à-dire d'anciennes collections vendues par l’enseigne. On y trouvera du Balenciaga, Céline, Marni, Martin Margiela, Ann Demeulemeester, Oscar de la Renta, etc. Le lieu proposera aussi des produits signés du designer italien Vincenzo de Cotiis ainsi qu'une série d'éditions limitées de Progetto Domestico.

Surtout, Armand Hadida a choisi d’implanter au cœur de l’espace un gigantesque écran piloté depuis une tablette numérique, grâce auquel les visiteurs pourront découvrir les collections en vente aujourd’hui dans les boutiques “classiques” de l’enseigne. Ils pourront même les acheter par ce biais et se faire livrer soit au magasin des Puces (via un livreur à moto), soit chez eux. Une manière pour Armand Hadida de prolonger l’expérience.

Le visiteur pourra aussi grâce à cette technologie découvrir les collections acquises par le détaillant pour la saison prochaine! Armand Hadida avait testé cette technologie dans le point de vente du Royal Monceau. Il l’étend aujourd’hui à l’ensemble de ses magasins.

Pour L’Eclaireur, il s’agit de sortir du moule et de la duplication. “Nous pouvons ainsi sur un même espace montrer le passé, le présent et l’avenir", souligne le détaillant.

“De plus, précise-t-il, cette manière de travailler a un autre avantage, elle libère du stock en magasin.” Le détaillant envisage même de franchiser la formule auprès de détaillants en France, (une dizaine?) qui aimeraient, comme lui, créer un lieu là aussi, dans des endroits… évidemment décalés.