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Libre-échange: le textile européen face au protectionnisme indien

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22 août 2022

L’Union européenne et l’Inde relanceront en octobre les négociations autour d’un accord de libre-échange (ALE). Négociations tenues en échec depuis leur initiation en 2017, et qui devraient une nouvelle fois se heurter à la politique de préférence nationale pratiquée par le sous-continent. Pour les industriels européens du textile, face au déséquilibre des échanges, les freins rencontrés aux portes du marché indien doivent être levés.


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En 2021, l’Inde se classait au quatrième rang des fournisseurs de l’UE en habillement, et au troisième rang pour le textile, avec respectivement 3,4 milliards et 2,7 milliards d’euros de marchandises. Dans le sens inverse, le pourtant très massif marché indien n’arrive même pas dans le Top 20 des clients de l’habillement UE, et qu'au treizième rang pour les commandes de textiles, avec 398 millions d’euros de matériaux. Chiffre qui permet tout juste à l’Inde d’être le vingtième client de l’UE en cumulant textile et habillement.

Rappelant que l’Inde bénéficie aux portes de l’Europe des facilités douanières du SPG (Système des préférences généralisées, ndlr), la confédération européenne des industries textiles Euratex pointe de son côté une situation bien différente pour les exportateurs textiles du Vieux Continent.

“Pour les entreprises européennes, en revanche, l'accès au marché indien est difficile, car elles doivent faire face à des barrières non tarifaires (liées à la preuve de l'origine, aux procédures de contrôle de la qualité…) ainsi qu’aux programmes de soutien nationaux ou étatiques qui faussent l'égalité des chances entre les entreprises européennes et indiennes”, indique Euratex.

“Ces conditions de concurrence équitables devraient également s'appliquer à nos objectifs de durabilité. Comme l'UE va déployer sa stratégie textile européenne, qui fixe des normes et des restrictions ambitieuses (par exemple sur les produits chimiques), nous devons veiller à ce que l'ALE soit pleinement conforme à cette stratégie”, ajoute l'organisation.


Indiquant attendre les prochaines négociations avec un grand intérêt, les industriels du textile européens en ont ainsi appelé durant l’été aux négociateurs pour s’assurer réciprocité, transparence, compétition équitable et régulations similaires dans le futur accord. Et souligné la capacité de l’UE à fournir des produits de qualité supérieure, ainsi qu’un accompagnement dans la transition environnementale de la filière.

Sur l’exercice clos fin mai, l’Inde indiquait avoir exporté pour 44,4 milliards de dollars de textile-habillement, en hausse de 41% par rapport à la période précédente, et de 26% par rapport à l’année 2019/20. L’Europe n’arrive qu’au second rang des clients du textile indien avec 18% de parts de marché, derrière les 27% affichés par les Etats-Unis, et devant le Bangladesh (12%) et les Emirats arabes unis (6%).

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