Auteur :
Matthieu Guinebault
Matthieu Guinebault
Publié le
20 avr. 2011
20 avr. 2011
Lin: les professionnels chinois plébiscitent l'Europe
Auteur :
Matthieu Guinebault
Matthieu Guinebault
Publié le
20 avr. 2011
20 avr. 2011
Xu Jixiang, président de la CBLFTA, et Frédéric Douchy, président de CELC |
C’est en tout cas ce qui ressort de la toute première rencontre entre la CELC (Confédération européenne du lin et du chanvre) et le CBLFTA (China bast and leaf fibers textile Association). Deux entités qui, étonnamment, n’avaient jusque-là jamais dialogué. "Il y avait eu des contacts entre les entreprises, mais jamais entre les deux fédérations", explique Marie-Emmanuelle Belzung, secrétaire générale de la CELC. "Mais à présent que les professionnels chinois entendent passer au niveau supérieur, ils ont donc demandé à nous rencontrer".
"Je suis très honoré d’être parvenu à réunir 25 entreprises de premier plan lors de ce premier sommet sino-européen du lin", s’est félicité Xu Jixiang, président de la CBLFTA, qui regroupe 200 entreprises. "La signature de ce protocole d’accord constitue une nouvelle étape stratégique entre nos associations et ses membres respectifs - la promotion étant un objectif commun que nous devons construire et réussir ensemble". (lire notre article du 10 avril 2011 sur le protocole d’accord)
Les professionnels ont amené avec eux des données sur leur activité, ce qui faisait jusque-là défaut à leurs homologues européens. Il apparait ainsi que, là où la France produit 77 000 tonnes par an sur 55 000 hectares, la Chine ne produit que 20 000 tonnes sur pas moins de 85 000 hectares. Premier producteur mondial, la France voit 80% de ses exportations partir en Chine. Au final, 70% des importations chinoises viennent ainsi de l’Hexagone, suivi par la Belgique (24%) et les Pays-Bas (5%). Il était donc logique que ces trois pays soient contactés face aux évidentes volontés d’expansion.
"Nous pouvons tripler le marché"
Mais la France est-elle prête à doper suffisamment sa production pour répondre à une demande croissante de la Chine ? Pour Alain Blosseville, président de la Promotion CELC, cela ne fait aucun doute. "On peut tripler le marché", assure-t-il. "Il suffit pour cela que la culture du lin devienne suffisamment lucrative pour attirer de nouveaux cultivateurs. Pour l’heure, les revenus sont comparables à la culture du blé. Mais il va falloir que cela aille plus haut si l'on veut compenser les difficultés que présente la culture du lin".
Une telle évolution marquerait un retour en grâce de la matière. Sa culture en France est en effet passée de 81 000 hectares en 2005 à seulement 54 000 l’an passé. Quant aux prix, sur un indice 100 en 1999/2000, il est passé de 95 euros en 2007/08 à 65 euros en 2009/2010. Mais un premier signe d’espoir se fait sentir, l’indice étant remonté à 80 euros sur la saison en cours. Et la CELC entend poursuivre dans cette direction avec son programme d’information Be Linen. Menée sur trois ans avec le soutien de l’U.E., il entend former professionnels et étudiants à la culture et l’usage de cette matière.
Quant à la Chine, elle devient donc plus que jamais un débouché d’importance pour la filière. Représentant 10 000 entreprises adhérentes dans 14 pays, la CELC ira ainsi en septembre à la rencontre des professionnels chinois, à l’occasion du salon Textile des Fibres Libériennes d’Harbin.
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