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Paul Kaplan
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9 juin 2017
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London Fashion Week : entrée en matière androgyne et historique avec Edward Crutchley

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Paul Kaplan
Publié le
9 juin 2017

Trouble à la cour des Tudor : les baronnets fringants semblent en chemin pour une rave party. Un show assez génial, servi par le brillant Edward Crutchley, Écossais qui a fait ses armes chez Louis Vuitton. Une collection masculine révélatrice d'une Londres post-Brexit encore un peu étourdie par les résultats positifs des dernières élections générales, qui font renaître l'espoir d'un pays ouvert sans conditions à ceux qui viennent d'ailleurs.


Edward Crutchley Printemps-Été 2018 - Photo: Instagram - Image Models


Des messieurs qui portent des crinolines et de dignes kimonos de geishas, des dandys en chemises de nuit à fleurs, des dames chics et sévères en pantalons d'homme à carreaux et blousons d'aviateur à épaulettes... Beaucoup de volumes pour une collection légèrement grotesque, mais tant mieux. L'oeil est attiré par des jacquards éblouissants et des imprimés sur soie éclatants, mélanges de motif camouflage et de couleurs vives. Évidemment, pas grand-chose qu'on s'imagine porter dans la rue, mais une proposition enthousiasmante sur le pouvoir qu'a la mode de détruire des frontières vieilles de plusieurs siècles, des codes vestimentaires et des points de vue moralisateurs.

« Robes à paniers, époque Edo au Japon, robes de mariage japonaises, des références historiques réparties entre 1680 et 1830... Sans être trop révérencieux, j'ai voulu aussi travailler les textures, les imprimés et les motifs, afin que la lumière joue sur toute la collection », a expliqué Edward Crutchley, un Écossais qui a travaillé à Paris pour Kim Jones chez Louis Vuitton pendant la dernière décennie. L'esthétique d'Edward Crutchley est à des années-lumière de celle du tailleur sport de Jones, mais sa réécriture des codes de la mode aura une influence, car le jeune homme est doué.

Les mannequins noirs, blancs, latinos ou asiatiques ont défilé entre les murs du Ironmongers Hall, un magnifique bâtiment en pierre de taille à l'intérieur tapissé de boiseries et de portraits de la famille royale. L'endroit idéal pour le défilé d'Edward Crutchley, qui s'engage dans une relecture de l'histoire de la mode pour proposer un vestiaire contemporain. La musique elle aussi suivait ce parcours : un groupe de punk rock jouait sur des instruments médiévaux. En bref : la mise à l'honneur de la culture alternative britannique.

Un seul détail a posé problème : la localisation assez éloignée du défilé, tout à l'est de Londres. Des petits groupes d'acheteurs et de journalistes continuaient d'arriver alors que les mannequins sortaient déjà du Ironmongers Hall. Dommage pour eux, ils ont loupé un moment de mode étrange et réjouissant.

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