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20 nov. 2021
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Manolo Blahnik: "Nous voulions ouvrir les portes de mes archives à un public mondial"

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20 nov. 2021

Pour son 50e anniversaire, la maison Manolo Blahnik a planché pendant des mois sur un projet d'envergure résolument tourné vers le futur: un musée virtuel rendant les archives du célèbre styliste accessibles partout dans le monde. A l'occasion de l'ouverture de ce temple digital de la chaussure et du design, ce jeudi 18 novembre, Manolo Blahnik revient sur cinq décennies d'histoire et de création, ainsi que sur la genèse de cette initiative.


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Vous célébrez les 50 ans de la maison dans un contexte particulier après près de deux ans de pandémie. Est-ce que cet anniversaire est encore plus important aujourd'hui? 

Manolo Blahnik : Je n'arrive pas à croire que cela fait 50 ans… Le temps est passé si vite, mais c'est ce qui arrive quand on fait ce qu'on aime. Je pense qu'il est surtout important de célébrer mes équipes à travers le monde, car elles ont rendu ces 50 ans possibles.

Quels sont vos souvenirs les plus marquants de ces cinq dernières décennies?

MB : Ils sont trop nombreux. Mon premier défilé avec Ossie Clark, en 1971, est forcément un souvenir très important et précieux car c'est là que tout a commencé. Collaborer avec Azzedine Alaïa et John Galliano, deux génies à la fois brillants et inspirants, en est un autre. Mais il y en a eu tellement. Je suis très chanceux d'avoir vécu tant de moments merveilleux dans ma carrière.

La femme Manolo Blahnik a-t-elle beaucoup évolué ces 50 dernières années?

MB :Je pense qu'elle veut toujours se sentir élégante et qu'elle investit dans des pièces de grande qualité et intemporelles. Donc non, je ne pense pas du tout que cela ait changé. Peut-être que ce sont les styles dans lesquels elle choisit d'investir qui changent au cours d'une vie.

La pandémie aurait tué le stiletto, les femmes ne jurant désormais plus que par les chaussures plates et les sneakers. Pensez-vous qu'il s'agit d'un phénomène temporaire?

MB : Pendant un court moment, les gens ont eu moins de raisons de porter des chaussures à talon haut, mais je ne pense pas que cela puisse tuer le talon aiguille. Ce serait tragique! Ils sont iconiques, et le seront toujours.

A l'occasion de ces 50 ans, vous lancez la capsule Gold, qui est un hommage à l'artisanat et au savoir-faire, avec des plumes, de la dentelle, du macramé, et du cuir. Pourquoi ce choix?

MB : Nous célébrons notre 50e anniversaire, qui est dans l'imaginaire collectif associé à la couleur or… Bien que j'utilise l'or dans mes collections depuis des années, sous toutes ses formes. C'est tout simplement divin! Les matériaux de cette collection sont en effet très spéciaux. Nous avons une dentelle en lurex faite à la main qui est totalement nouvelle pour nous, une finition or effet papier froissé, une botte avec la frange la plus exquise, et tant d'autres nouveaux matériaux à découvrir.

Il y a aussi la gamme 'Bells' qui est un hommage plus personnel. Pouvez-vous nous en parler?

MB : Ma mère avait un magnifique bracelet en or qu'elle a conçu elle-même. Une énorme chaîne en or avec des clochettes. Il était incroyablement bruyant mais très sentimental car nos noms (ceux de ses enfants, ndlr) étaient gravés à l'intérieur de chaque clochette. Il était important pour moi d'incorporer cela dans mes créations pour cette collection. Le modèle "Rayuela" est mon préféré!

Cette collection est une ode au passé, mais vous proposez également une expérience interactive à travers un musée virtuel clairement avant-gardiste, tourné vers le futur. Vous préparez déjà les 50 années à venir?

MB : Bien que le passé m'inspire souvent sur le plan créatif, je me concentre uniquement sur l'avenir, c'est tout ce qui compte. Je suis excité par les choses à venir.

Ce musée virtuel aurait-il vu le jour sans la pandémie?

MB : Absolument. C'est ma nièce (Kristina Blahnik, PDG de la maison Manolo Blahnik) qui a eu cette fabuleuse idée bien avant la pandémie. Nous voulions ouvrir les portes de mes archives à un public mondial, et la seule façon d'y parvenir était de le faire virtuellement. C'est incroyable ce que l'on peut faire de nos jours.

Est-ce que c'est une façon de rendre Manolo Blahnik accessible à tous?

MB : Nous avons toujours voulu que ce projet soit virtuel, il était effectivement important pour nous de le rendre accessible à l'échelle mondiale.

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