Marvin Traub, infatigable découvreur de talents

A 83 ans, Marvin Traub parcourt la planète avec une prédilection pour les pays émergents où il aide les grands magasins Harvey Nichols, Bloomingdale's ou Les Galeries Lafayette à s'implanter. Il met son impressionnant réseau de relations au service de créateurs qui seront peut-être les grands noms de demain.

En 2003, il a ainsi permis à l'Américain d'origine israélienne Elie Tahari de lancer sa marque de mode féminine en Russie, à Dubaï et en Inde. Cette année, il a orchestré l'arrivée chez Barney's et Harrod's d'André 3000, le label de la star du hip-hop André Benjamin.

Autre découverte récente : Kira Plastinina, la fille du milliardaire russe Sergei Plastinin, propriétaire du groupe Wimm-Bill-DannFoods. A 15 ans, cette adolescente douée est à la tête d'une trentaine de boutiques de mode en Russie et s'apprête à faire ses débuts sur le marché américain.

A son activité de consultant menée depuis son départ de Bloomingdale's, en 1991 s'ajoute un rôle d'investisseur direct via TSM Capital créé en 2007. Cette société met de 5 à 25 millions de dollars dans les petites marques de mode et luxe en phase de « décollage ». Heureux bénéficiaires, le créateur britannique Matthew Williamson qui a fait ses armes chez Pucci et la New-Yorkaise Rachel Roy. « Je continue à m'amuser et j'aime la compagnie des jeunes », dit-il.

Patron de Bloomie's pendant vingt-deux ans, il a largement contribué au succès de Ralph Lauren, Calvin Klein et Donna Karran. Et il fit beaucoup pour le rayonnement mondial d'Yves Saint Laurent et Jean Paul Gaultier. Diane von Furstenberg lui doit aussi la renaissance de sa petite robe portefeuille « wrap dress », un « hit » des seventies, remis au goût du jour deux décennies plus tard grâce à la chaîne de téléachat QVC.