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22 janv. 2012
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Mode masculine: des grosses productions aux lieux intimistes

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22 janv. 2012

PARIS, 22 jan 2012 (AFP) - Entrer dans une armoire ouverte, tituber dans un tunnel obscur et déboucher sur un salon d'un côté, une chambre à coucher de l'autre. De parfaits gentlemen, d'une beauté irréelle et tirés à quatre épingles, prennent la pose. Quel est ce lieu étrange et enchanteur ?

C'est la présentation de la première collection de vêtements du chausseur Berluti, récemment repris en main par Antoine Arnault, le fils de Bernard, pour développer cette marque du groupe LVMH. Dans plusieurs décors réalisés aux quatre coins d'un immense salon de l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, des mannequins de 26 à 72 ans, aux physiques différents, composent des tableaux vivants.

Sur ce manteau en cachemire, la fourrure dans la nuque cache-t-elle une capuche? "C'est seulement un col", informe le modèle. Quelques petits fours plus tard, les invités, fashionistas fourbus transformés instantanément en VIP de luxe, découvrent au milieu de la pièce des rangées de chaises réservées aux chaussures emblématiques de la maison. Et aux formes en bois de plusieurs célébrités.

"C'est la première fois qu'on habille l'homme Berluti. Jusque là, il était chaussé mais tout nu", explique Antoine Arnault, visiblement réjoui, à l'AFP, en précisant que l'objectif est désormais de lui proposer "de la très belle qualité avec un twist".

Les défilés de mode masculine ont choisi des cadres très variés depuis jeudi à Paris, censés refléter une valeur forte que chaque marque veut véhiculer, en fonction de ses moyens.

Voir et être vu

Dior Homme a organisé samedi son grand show habituel, avec des brochettes de célébrités du chanteur et acteur Joey Starr au comédien Francis Huster, dans un grand rectangle blanc monté au Tennis Club de Paris.

Pendant la demi-heure précédant le défilé, tout kaki cette saison, les commentaires vont bon train: "C'est le moment salon XVIIIe siècle du défilé", remarque un habitué. Où il s'agit de voir et d'être vu.

Comme dans les autres défilés de grandes maisons, tout passe à la moulinette des conversations: Qui est assis au premier rang et à côté de qui, l'identité de la starlette mitraillée par les paparazzi, la manière dont telle journaliste a salué tel cadre maison, la bonne humeur de tel invité.

Chez les créateurs, moins argentés, le vêtement redevient la star.

Comme chez le Belge Walter Van Beirendonck, qui a fait souffler samedi sa fantaisie familière sur les journalistes et acheteurs assistant à son défilé. Ses mannequins, tous noirs, avaient le visage caché sous d'étranges masques en cuir, portant costumes aux couleurs vives, mini-shorts sur cuissardes ou salopettes de jardiniers.

La veille, le Brésilien Gustavo Lins, architecte de formation, présentait quatre modèles dans une galerie, pour pouvoir montrer la structure des vêtements et leurs matières de près aux invités qui se relayaient. "C'est très improvisé, pas du tout grand-messe, comme dans la vie", a-t-il expliqué avec simplicité.

Givenchy, marque chérie des rappeurs, avait invité Kanye West sous une tente transparente au pied du Dôme illuminé des Invalides, avec diffuseur d'essences naturelles. Manteaux en trompe-l'oeil ou pulls sur jupes au large plissé, son styliste Riccardo Tisci s'était inspiré de deux obsessions de sa jeunesse: le drapeau américain et la figure du Minotaure.

La marque John Galliano, propriété de Dior, a décoré un garage de braseros pour projeter une image "bad boy" pour sa collection inspirée d'Al Capone. Tandis que Kenzo investissait un dépôt de métros, au décor industriel, pour présenter une collection "urbaine" pour un homme "toujours en mouvement".Par Gersende RAMBOURG

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