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17 mars 2023
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Óscar García Maceiras (Inditex): "Nous identifions d'énormes opportunités de croissance sur tous les marchés et dans tous nos formats commerciaux"

Publié le
17 mars 2023

À l'occasion du deuxième anniversaire de l'arrivée d'Óscar García Maceiras à la tête d'Inditex, le dirigeant de l'entreprise textile galicienne est monté sur une estrade sobre dans une grande salle lumineuse du siège du groupe pour présenter les résultats financiers de l'entreprise à un groupe de journalistes triés sur le volet. Au-delà des chiffres historiques réalisés par Inditex l'année dernière, cette présentation a constitué un moment clé du parcours de l'homme qui dirige le géant galicien main dans la main avec la présidente et fille du fondateur de l'entreprise, Marta Ortega, avec laquelle il dit entretenir une "relation extrêmement fluide et confiante". 2022 a été sa première année complète en tant que directeur général et la présentation des résultats annuels a été sa première en solo. Il y a un an, Óscar García Maceiras avait pris la parole en compagnie de Pablo Isla, qui avait profité de la conférence de presse pour faire officiellement ses adieux à l'entreprise.


Óscar García Maceiras, conseiller délégué d'Inditex - Inditex


"Les deux mots qui qualifient l'année 2022 sont "exigeante", étant donné le contexte complexe qui nous a entourés, et "exceptionnelle", en raison de la performance des plus de 165.000 personnes qui travaillent chez Inditex. Nous sommes satisfaits et fiers", a déclaré Óscar García Maceiras au début de son discours sur un exercice au cours duquel l'entreprise d'Amancio Ortega a augmenté son chiffre d'affaires de 17,5%, à 32,569 milliards d'euros, et son bénéfice net a bondi de 27%, à 4,13 milliards d'euros.

Un chiffre d'affaires record soutenu par la performance du canal physique

Pour le directeur, ces résultats sont "la conséquence d'un modèle d'entreprise intégré qui fonctionne à plein rendement". Et de poursuivre sur les éléments différenciateurs de l'entreprise: "Nous continuons à approfondir ses 4 piliers de base: notre proposition de mode, avec l'expansion de notre offre commerciale qui inclut des collaborations avec certains des plus grands professionnels du secteur; l'expérience unique pour nos clients en incorporant les dernières technologies; la durabilité et le soutien à nos personnes, comme l'a montré récemment l'accord conclu pour améliorer la qualité de vie au travail de notre personnel dans les magasins en Espagne.". En ce qui concerne les salariés, qui ont été concernés ces derniers mois par des mouvements sociaux, le PDG a insisté sur la projection future de "continuer à offrir une carrière professionnelle pleine d'opportunités et avec une rémunération croissante.".

Le record historique de chiffre d'affaires semble avoir caractérisé la première année de Marta Ortega à la tête de la présidence du groupe, renforçant ses initiatives et l'évolution de sa stratégie. Selon Óscar García Maceiras, "la force des ventes a été largement soutenue par la croissance significative du trafic et des ventes dans les magasins physiques". Au cours du dernier exercice, le trafic des boutiques a augmenté de 23%, un chiffre célébré par le PDG, compte tenu du fait qu'il a été atteint avec "10% de boutiques en moins et 6% d'espace commercial en moins par rapport à 2021, essentiellement en raison de l'arrêt des opérations en Russie et en Ukraine.". Ainsi, comme l'a souligné le dirigeant, les ventes par mètre carré ont augmenté de 16%, tandis que les ventes par magasin ont augmenté de 30% par rapport à 2019.

Si le dirigeant a commenté que "les ventes en ligne se sont comportées de manière très positive" en augmentant de 4% à 7,806 milliards d'euros, pour la première fois ces dernières années, l'entreprise n'a pas tenu à parler d'objectifs pour le canal numérique. L'entreprise s'était pourtant fixé comme défi que les ventes en ligne représentent 30% de son chiffre d'affaires d'ici 2024. Actuellement, Inditex est loin de ce chiffre, bien qu'elle soit en ligne avec d'autres acteurs majeurs du secteur, les ventes en ligne représentant en 2022 24% des revenus globaux. Au cours de l'exercice actuel, Inditex renforcera sa plateforme numérique avec un nouveau système de recommandation de taille et un système de personnalisation en temps réel.

Des boutiques au coeur de la stratégie



"Aujourd'hui, il n'est pas possible d'expliquer la puissance de nos ventes en ligne sans prendre en compte le soutien physique et opérationnel des magasins traditionnels", a déclaré Óscar García Maceiras, insistant une fois de plus sur la pertinence du "modèle intégré" de l'entreprise. "Nous pensons que le commerce en ligne va continuer à gagner du terrain, mais nous considérons que les ventes doivent être interprétées de manière globale. Nous avons un modèle tellement intégré entre les boutiques physiques et en ligne que nous ne pouvons pas faire de différence", a-t-il répondu lorsqu'on l'a interrogé sur la réduction du poids du canal numérique, insistant sur le fait que "deux tiers des retours en ligne sont effectués dans des boutiques physiques et qu'un tiers des achats en ligne sont collectés en boutique". De même, les sites web des marques ont accumulé plus de 6 milliards de visites, en enregistrant 16 millions par jour, et ils comptent déjà 249 millions d'adeptes sur les réseaux et 169 millions d'applications téléchargées.

Sur le plan physique, Inditex a continué de limiter le nombre de ses magasins, passant de 6.477 magasins au 31 janvier 2022 à 5.815 espaces au 31 janvier 2023. Une réduction de 662 magasins, menée par les fermetures de Massimo Dutti (134 espaces en moins à 548 magasins), Zara (122 à 1.885) et Bershka (111 à 860). "Notre processus d'optimisation des magasins, qui s'est accéléré ces dernières années, reste en bonne voie. Nous continuerons à identifier les magasins qui ne correspondent pas exactement à notre modèle de magasin avec de grands espaces et qui méritent d'être absorbés. Nous avons augmenté la surface de nos magasins de 13 % ces dernières années, afin qu'ils soient mieux situés et plus intégrés au commerce en ligne ", a soutenu Óscar García Maceiras, prévoyant que la surface nette sera positive à la fin de 2023, avec une croissance attendue de 3%. En 2022, l'espace net a diminué de 6%, affecté par la cessation de l'activité dans la Fédération de Russie.


Óscar García Maceiras, lors de la présentation du 15 mars 2023 - Inditex


Au cours des 12 derniers mois, la société a ouvert des magasins dans 33 marchés. Le PDG a souligné l'entrée de plusieurs formats commerciaux sur de nouveaux marchés tels que Oysho au Royaume-Uni ou Stradivarius en Allemagne. Le groupe a également annoncé un total de 201 ouvertures, 186 rénovations (dont 94 extensions) et 349 rachats. "Nous avons identifié d'énormes opportunités de croissance sur tous les marchés et dans tous nos concepts commerciaux", a déclaré le dirigeant du groupe présent sur 213 marchés, soulignant l'importance du marché américain en tant que deuxième marché le plus important pour le groupe. D'ici 2025, le pays connaîtra 30 projets d'ouvertures, d'expansions et de relocalisations.

"Nous sommes très satisfaits de l'évolution du marché américain. En général, nous opérons dans un secteur extraordinairement fragmenté avec une très faible part de marché. Sur ce marché, pour 100 dollars dépensés dans la mode, seuls 50 cents nous reviennent. Les possibilités de croissance sont donc extraordinaires", a-t-il expliqué.

En ce qui concerne l'avenir, le PDG anticipe : "En 2023, nous avons des initiatives et des projets pertinents qui, selon nous, nous permettront de faire un bond en avant dans le secteur et dans notre vocation à transformer positivement l'ensemble de notre industrie". Ainsi, le groupe investira environ 1,6 milliard d'euros dans divers projets, dont l'augmentation de la capacité logistique avec des mesures dans les centres de distribution d'Arteixo, Saragosse et Lelystad (Zara), Tordera (Bershka) et Sallent (Stradivarius), "en mettant l'accent sur l'optimisation et l'automatisation des opérations".

Revendiquer l'"effet de siège" et une stratégie de prix stable



"La conséquence du fait qu'Inditex a son siège social et fiscal en Espagne, ainsi que ceux des sociétés mères de toutes nos enseignes, est que nous avons payé plus de 6 milliards d'euros à nos 6.750 fournisseurs en Espagne et que notre contribution fiscale dans le pays a été de plus de 1,8 milliard d'euros sur un total de près de 7,5 milliards d'euros de contribution fiscale globale", a expliqué le PDG, soulignant que "c'est l'endroit où nous sommes nés, où nous nous sentons à l'aise et où nous allons continuer à miser en termes d'investissements, de logistique et d'ouvertures de magasins".

Malgré l'inflation et le repositionnement de certaines de ses marques, Óscar García Maceiras a réaffirmé que l'entreprise avait "une politique de prix stable, avec des ajustements sélectifs en fonction de chaque modèle commercial, de chaque typologie, de chaque marché ou de chaque famille de produits". Et il a ajouté: "Nous allons la maintenir en 2023. Nous excluons toute augmentation de prix qui ne correspondrait pas à ces variables. Nous avons toujours cherché à trouver le bon équilibre entre la force de nos marges sans que les ventes ne soient ponctionnées".

Sur la possibilité de continuer à battre des records dans les années à venir, le dirigeant a déclaré en conclusion : "La prudence et l'humilité sont dans notre ADN, mais nous sommes extrêmement ambitieux. Nos investissements très importants en 2023 répondent à cette volonté de croissance que nous continuons d'entretenir sur tous les marchés.".


 

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