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5 janv. 2012
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Paroles de détaillants: "Nous n'avons passé aucune précommande en décembre"

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5 janv. 2012

Situé près du château de Nantes, Mont Blanc Expéditions propose une offre chaussures, sacs à dos et vêtements destinés aux activités de plein air, escalade, alpinisme et randonnée en tête. Créée en 1992, avec une surface de 24 mètres carrés, la boutique, qui a entretemps déménagé de quelques encablures, compte aujourd'hui 160 mètres carrés. A la manœuvre, Didier Bellec. Le magasin référence notamment Osprey, Millet, Patagonia, Icebreaker, The North Face....

Paroles de détaillants
Didier Bellec a passé ces premières commandes ce 5 janvier.


FashionMag.com: Quel bilan tirez-vous de l’année 2011 ?
Didier Bellec: A l’échelle de la saison, novembre n’a pas été bon. Décembre a eu l’air de redémarrer, bon signe, mais la météo reste trop douce en plaine. Et puis, le printemps a été bon. Nous sommes moins à plaindre que nos confrères de station. On reste en hausse malgré tout. L’erreur, souvent, est de croire que les gens en fonction du temps se tournent vers des activités alternatives, mais en réalité les caprices de la météo créent des frustrations concernant les achats de saison. Les clients ne se reportent pas nécessairement sur une autre activité. Nous avons aussi des produits pour équiper le froid et le chaud en stock que nous pouvons présenter au cas où l’hiver est trop doux et l’été trop pluvieux. Les duvets, les sacs à dos et les chaussures sont des produits intemporels. Ces catégories de produits représentent un tiers de notre activité.

FM: Qu’attendez-vous du coup de l’année 2012 ?
DB: Nous n’avons encore passé aucune commande auprès des marques. D’habitude, nous démarrons les précommandes en décembre pour l’automne-hiver suivant. L’année 2010 a été excellente par rapport à 2011. Les saisons sont aussi moins marquées en plaine qu’en montagne. Notre clientèle est variée, elle randonne, voyage, fait de l’escalade… Il y a une polyvalence liée à la situation géographique. La situation sera plus compliquée encore en 2012. Des entreprises, qui ont peu de trésorerie, vont souffrir. La France est aussi le pays le plus défaitiste.

FM:
Le rapport entre les marques et les détaillants a-t-il évolué dans le sport ?
DB: Il y a vingt ans, dans l’outdoor, les marques avaient du stock. Aujourd’hui, c’est aux détaillants de surstocker et de financer les productions alors que la visibilité d’une saison à une autre est mauvaise. Dans le sport technique, les marges sont faibles et du coup les gammes textile se sont multipliées. Les shop-in-shops apportent de meilleures conditions d'achat mais dans l'ensemble c’est faux car nous devons commander de plus en plus tôt et reste la question des volumes minimums à commander. Je réfléchis à revenir à des espaces multimarques au sein de la boutique. Certaines marques, comme Millet ou The North Face, ont des gammes de vêtements, de chaussures, de sacs etc... Cet avantage multiproduits nous permet d'atteindre les volumes demandés en sélectionnant les types de produits. Les fournisseurs qui ne font que du textile auront davantage de difficultés à mon sens. En 2012, nous serons plus sensibles aux propositions de nouvelles marques tout en restant raisonnable. Notre métier est de découvrir des produits et pas forcément de progresser au même rythme que chacune des marques référencées. La problématique est qu'il y a trop de marques et de produits, alors que Décathlon pèse plus de la moitié du marché du sport. Les achats doivent être plus réfléchis. Nous serons plus sévères sur notre choix et devrons peut-être opérer une restriction chez certains fournisseurs.

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