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Cecile Herrero
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29 janv. 2023
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Patou: raffiné, joli et efficace à la Samaritaine

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Cecile Herrero
Publié le
29 janv. 2023

Les Fashion Weeks ne semblent jamais s'arrêter à Paris. Vendredi matin, le lendemain de la fin de la saison de la Haute Couture, Patou a dévoilé sa collection de prêt-à-porter automne-hiver 2023, et il s'est avéré que c'était la meilleure de Guillaume Henry pour la maison.


Patou - Automne-Hiver - 2023/24 - Womenswear - France - Paris - © ImaxTree


C'était aussi le premier défilé de Guillaume Henry en dehors du siège de la marque sur l'île de la Cité. Et le déplacement du show au dernier étage du grand magasin de la Samaritaine s'est avéré inspiré.
 
Auparavant, la silhouette de Guillaume Henry pour Patou pouvait être trop exagérée, volumineuse et même rétro. Pas cette saison avec une nouvelle silhouette allongée et dynamique, une vision beaucoup plus claire et un sens de la femme en mission.

Le résultat a réussi à être joli mais percutant, et on pouvait voir que les mannequins aimaient tous porter leurs looks, toujours un bon signe.
 
Guillaume Henry a ouvert le défilé avec un quintet de looks total rouge vénitien, en commençant par une robe manteau à fermeture éclair en satin piqué, une casquette de golf à logo, un caddie monogramme et une pochette à logo. Dynamique, jeune et très français.

Des pulls en cuir à grands cols, des jupes fendues à mi-mollet, des brassières, de gros sacs à main et des bonnets extra-larges composent une garde-robe complète pour cette fille Patou très active.
 
Poussés par une bande-son parfaite, My Hair Looks Fierce d'Amanda Lepore, les mannequins ont pris d'assaut la piste en verre. Guillaume Henry a bien ajouté quelques-unes de ses grandes manches, ses volants flamenco et ses cols surdimensionnés, mais ils ont renforcé l'ambiance plutôt que de prendre le dessus sur le look.
 

Patou - Automne-hiver 2023/24 - Womenswear - France - Paris - © ImaxTree


Des robes en maille aux épaules dénudées, des manteaux d'après-ski en denim coupés comme des robes et des minis plissées parfaitement coupées se sont ajoutés à la dynamique du défilé.
 
Le défilé comprenait trois nouvelles collaborations avec des marques françaises. Toutes étaient très réussies. Les lunettes de ski racées de Bollé, les cuissardes sexy d'Ernest et les superbes chariots de Caddie, l'une des marques les plus omniprésentes dans les campagnes françaises.
 
"Je n'ai pas grandi avec les magazines de mode, mais avec les détails. Alors, j'adore chaque fois que je vois une femme dans la rue avec un caddie. Je sens immédiatement qu'elle est cool", s'amuse Guillaume Henry, qui a grandi dans une petite ville à 160 km à l'est de Paris.
 
Dans les coulisses, les mannequins étaient en extase, bombardant le créateur de baisers lors d'une mini séance photo après le défilé.
 
"Nous avons voyagé en Asie et à Los Angeles avec Patou et il y a une énergie incroyable. Nous avons rencontré des clients fabuleux qui adorent acheter du Patou. Elles aiment Patou. Donc, montrer dans un grand magasin à divers fans et acheteurs, qu'ils soient bourgeois, snobs ou simplement amoureux de notre style. Je dis, bienvenue chez Patou !", s'enthousiasme Guillaume Henry.


Patou - Automne-hiver 2023/2024 - Womenswear - France - Paris - © ImaxTree

 
Bien qu'appartenant à LVMH, Patou est encore une maison naissante. Les documents déposés auprès des autorités fiscales françaises indiquent des pertes pour la société Jean Patou de quelque 8 millions d'euros pour le dernier exercice fiscal, sans que l'on sache comment le groupe organise réellement l'activité de toutes ses maisons. Toutefois relancer une marque de mode française historique mais endormie n'est jamais bon marché. Et aujourd'hui, il semble bien que Patou aille dans la bonne direction.
 
La maison a ouvert ses trois premiers magasins au Japon l'année dernière, notamment à Ginza et Omotesandō ; des pop-ups sont en préparation en Corée, et on pouvait sentir une base de fans en pleine expansion dans le public. De plus, des bandes d'acheteurs étrangers avaient ce regard brillant qu'ils ont lorsqu'ils voient un grand nombre de best-sellers.
 
Ce défilé et cette collection ont donc ressemblé à un triomphe, tant pour Patou que pour Guillaume Henry.

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