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23 juin 2015
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Patrick Aboukrat : "La secrétaire d'Etat au Commerce ne devrait pas aller dans les grands magasins..."

Publié le
23 juin 2015

Ce mercredi 24 juin, les soldes débutent en France. France 5 a consacré à ceux-ci une émission dimanche soir dernier, qui éreintait la légitimité des prix réduits avec moult exemples à la clé. Parmi les personnes interrogées, Patrick Aboukrat, le détaillant d’Abou d’Abi Bazar, grand pourfendeur des promotions permanentes et des dates actuelles de soldes. Nous lui avons demandé ce qu’il attend de toutes ces actions.

Patrick Aboukrat, patron d'Abou d'Abi Bazar.


FashionMag.com : L’émission de France 5 a jeté l’opprobre sur les soldes et son cortège de fausses promotions, épinglant au passage quelques marques parmi les plus beaux fleurons français. Qu’en attendez-vous exactement ?
 
Patrick Aboukrat : On ne peut pas laisser faire et ne rien dire. Il y a je pense un objectif atteint, faire comprendre aux consommateurs qu’ils sont trompés sur le prix d’affichage. Des clientes m’ont parlé de l’émission. Il y a quand même eu plus d’un million de téléspectateurs. Il faut quand même que les gens connaissent la réalité. Que, par exemple, derrière certains prix, il y a des enfants qui travaillent en Birmanie par exemple. Que l’on ne peut pas tout le temps, comme certaines marques, faire des promotions. Si c’est le cas, c’est qu’il y a  embrouille. Seul point pas assez montré peut-être : les conséquences de ces pratiques sur les indépendants qui sont pour beaucoup en situation de survie.

FM : C’est grave pour le secteur ?
 
PA : Toutes les études le montrent. Le consommateur se désintéresse des soldes et de tous les prix cassés. La multiplication de ces opérations a décrédibilisé le secteur auprès des consommateurs. C’est aussi pour cela que se multiplie la consommation collaborative. Et puis il faut se rendre compte que la multiplication de ces promotions tue le commerce indépendant qui ne peut pas suivre. On le tue comme on a fermé les usines et les ateliers. France 5 devrait d’ailleurs faire une suite sur ce sujet. J’ai rendez-vous à ce sujet cette semaine avec la société de production de l’émission.
 
FM : Pourtant cela n’a pas l’air d’affoler les marques et enseignes évoquées dans le reportage ?
 
PA : Certes. Mais la blogueuse interviewée le dit : je n’achète plus ces marques qu’en promo.
 
FM : La nouvelle secrétaire d’Etat au Commerce lance ce mercredi les soldes dans les grands magasins. Qu’en pensez-vous ?
 
PA : La ministre donne du crédit à ces enseignes. C’est sûr que ce n’est pas bien… Pour ne pas dire autre chose.
 
FM : Au final, que préconisez-vous ?
 
PA : On pourrait par exemple décaler les dates de soldes, commencer à la mi-juillet pour l’été et fin janvier pour l’hiver. On pourrait ajouter des soldes de demi-saison, début avril et début novembre par exemple, pour épouser le fait des quatre saisons par an.
 
FM : Vous êtes fortement engagé, mais vous n’êtes pas à la tête d’une fédération par exemple…
 
PA : Je discute avec les institutions. Ce mardi après-midi, j’étais justement avec Daniel Wertel, le président de la Fédération française du prêt à porter féminin…

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