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21 juil. 2016
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Patrick Defauw : "Les acteurs du marché senior n’assument pas tous leur positionnement"

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21 juil. 2016

Bleu Bonheur veut consolider sa place sur le marché senior en boostant son site Internet. Sans amoindrir son activité catalogue, la marque, qui développe ses propres collections habillement, va devenir également marketplace en ouvrant son site à des partenaires avec pour ambition d’être le « grand magasin » en ligne des seniors. Une stratégie commentée par Patrick Defauw auprès de FashionMag.

Patrick Defauw - Bleu Bonheur

 
FashionMag : Cinq ans après avoir racheté Bleu Bonheur au groupe 3 Suisses, vous êtes passé à l’offensive avec le lancement le 18 juillet d’un nouveau site marketplace. Quel constat vous amène à cette stratégie ?
 
Patrick Defauw :
L’entreprise avait connu une période de flottement au moment du changement de propriétaire, il a fallu remettre beaucoup de choses à plat et identifier les erreurs qui avaient mené là. Mon prédécesseur avait fait le choix d’essayer de rajeunir la cible, c’était une erreur ! Pour moi, la jeune senior n’existe pas. Nous avons donc décidé de retrouver notre cible, pour comprendre qui étaient nos clientes les plus fidèles et comment les toucher. Pour approfondir notre relation avec elles, nous nous sommes dit que nous pouvions leur offrir plus que ce qu’elles trouvaient dans le catalogue. Un éventail de produits beaucoup plus large pour tous leurs besoins et leurs envies, être vraiment leur grand magasin. Cela va de notre marque propre de mode bien sûr, jusqu’à des nouvelles catégories de produits comme la maison, la beauté, le bien-être et, dans un second temps je l’espère, des services même !
 
FM : Vous dites que la jeune senior n’existe pas, c’est-à-dire ?

PD : En fait, c’est une cible que certains poursuivent, mais selon moi, cela est vain. La cliente jeune senior n’a pas une consommation spécifique que, nous, acteurs de ce marché, pouvons combler. Une femme qui se sent jeune n’a surtout pas besoin d’offre senior… Elle peut largement trouver son bonheur parmi l’éventail de marques et enseignes de prêt-à-porter féminin, un espace quasi saturé déjà, sans qu’en plus nous nous y attaquions… C’est très paradoxal, tout le monde dit que le senior est florissant, mais tout le monde essaye d’en sortir ! Les acteurs du marché n’assument pas tous leur positionnement, sûrement parce qu’il a un côté ringard à leurs yeux…
 
FM : Le senior est l’un des derniers segments où la VAD traditionnelle a encore du poids, pourquoi lancer une marketplace ?


PD : Bien sûr, notre activité est encore très fortement tournée vers le print, avec 75 % de commandes depuis le catalogue. Et cela reste très important car c’est une activité rentable à elle seule, nous n’avons donc aucune raison de la déséquilibrer, le lancement du nouveau site n’aura aucune conséquence sur le papier. Il s’agit simplement pour nous de maîtriser l’équilibre entre les différents canaux, il ne faut pas en imposer un au détriment d’un autre, le client se moque bien du discours sur le sujet, il veut simplement avoir le choix.
 
L'intégralité de l'interview est parue le 12 juillet dans FashionMag Premium.

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