Par
AFP
Publié le
29 nov. 2005
Temps de lecture
3 minutes
Télécharger
Télécharger l'article
Imprimer
Taille du texte

Plusieurs palaces condamnés pour entente étudient leur contre-attaque

Par
AFP
Publié le
29 nov. 2005

PARIS, 29 nov 2005 (AFP) - Plusieurs des six palaces parisiens condamnés pour entente par le Conseil de la concurrence étudiaient mardi les moyens de contre-attaquer, mais seul le George V (8ème arrondissement) a annoncé sa décision de faire appel.


Hotel Georges V, le 29 novembre 2005 à Paris
Photo : Remy de la Mauviniere (AP)

Le Meurice (1er) et le Plazza Athénée (8e) se disaient "enclins" à faire de même et le Crillon déclarait en "examiner l'opportunité".

Le Conseil de la concurrence, autorité administrative indépendante chargée de réguler le fonctionnement de la concurrence en France, a annoncé lundi avoir condamné le 25 novembre le Bristol, le Crillon, le George V, le Meurice, le Plazza Athénée et le Ritz à des amendes allant de 55.000 à 248.000 euros, pour avoir échangé des informations commerciales confidentielles.

"Nous ferons appel lorsque nous aurons reçu la décision" du Conseil, a déclaré Didier Le Calvez, directeur général du George V. Il a affirmé "catégoriquement" que la direction du palace n'avait "jamais discuté de prix et de stratégie" avec celle des autres palaces et a jugé "sans fondement" la condamnation de l'hôtel.

Au Meurice et au Plazza Athénée, tous deux exploités par le groupe Dorchester, on juge la condamnation "injuste". "Je suis assez enclin à aller en appel", a déclaré le directeur des opérations du groupe, François Delahaye. "Je me réserve le droit d'aller en appel", a-t-il insisté.

Pour M. Delahaye, loin d'une "entente", c'est plutôt "la guerre entre palaces". "Il n'y a aucune collusion pour une stratégie commune" et il y a même "une réelle différence au sein d'un même groupe", entre le Meurice et le Plazza Athénée, a-t-il dit.

Pour lui, les chiffres sur les taux d'occupation et les prix que les responsables des palaces sont accusés de s'être échangés n'étaient pas confidentiels. "L'Office du tourisme les a aussi" ainsi que la Banque de France pour des études statistiques, a affirmé M. Delahaye.

Au Crillon aussi, on minimisait les faits et étudiait "l'opportunité" d'un appel.

Aux termes du code du commerce, "le montant maximum de l'amende susceptible d'être infligée" en cas d'échanges d'informations anticoncurrentiels est de 10% du chiffre d'affaire mondial de l'entreprise", relève Françoise Parguel, directrice de la communication du groupe Louvre Hôtels. Or "le Conseil a retenu une condamnation égale pour tous à 0,19% du chiffre d'affaire 2004 hors taxe de la société d'exploitation des hôtels". "Ca montre bien l'absence de gravité des pratiques incriminées", a-t-elle affirmé.

Par ailleurs, le Conseil "n'a pas relevé de pratique d'alignement tarifaire" et "a écarté le grief d'entente sur les offres promotionnelles" communes des palaces, a-t-elle ajouté.

La société des hôtels Concorde, auquel appartient Le Crillon, "examine" cependant "l'opportunité de faire appel" sur le montant de l'amende. Le Crillon s'est vu infliger l'amende la plus élevée: 248.000 euros.

La société des hôtels Concorde exploite en effet six hôtels, dont le Concorde-Lafayette à Paris (1.000 chambres). "Si on fait appel, ce serait surtout sur le montant, pour le ramener à une assiette qui serait plus raisonnable, limitée au Crillon puisque c'est le seul hôtel du groupe mis en cause", a déclaré Mme Parguel.

Les palaces disposent d'un délai de 30 jours pour faire appel. Selon le Conseil de la concurrence, ils "ont mis un terme" à leurs échanges "à la suite des visites et des saisies" réalisées.

Par Dominique SCHROEDER

Tous droits de reproduction et de représentation réservés.
© 2024 Agence France-Presse
Toutes les informations reproduites dans cette rubrique (ou sur cette page selon le cas) sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par l'AFP. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, modifiée, rediffusée, traduite, exploitée commercialement ou réutilisée de quelque manière que ce soit sans l'accord préalable écrit de l'AFP. L'AFP ne pourra être tenue pour responsable des délais, erreurs, omissions qui ne peuvent être exclus, ni des conséquences des actions ou transactions effectuées sur la base de ces informations.