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Pour L'Occitane, l'heure est aux "changements drastiques dans l'organisation des entreprises"

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9 juil. 2021

"C’était une période très incertaine, nous avons eu peur pour la survie de l’entreprise", avance sans détour Adrien Geiger, le directeur général de la marque L’Occitane en Provence et directeur du développement durable du groupe L’Occitane.


Adrien Geiger - DR


Le groupe de cosmétiques a subi de plein fouet les conséquences de la crise sanitaire du Covid-19 qui, à son pic, a engendré la fermeture de 75% du parc mondial de L'Occitane International fort de 1.569 magasins dans 60 pays.

Conséquence directe: en octobre dernier, la société cotée à la Bourse de Hong Kong a annoncé la mise en place d’un plan de réorganisation impliquant la suppression d’environ 300 emplois sur les 9.000 que compte le groupe dans le monde.

Au début de l'année, la division américaine du groupe s’est de son côté placée sous le chapitre 11 de la loi sur les faillites. Une procédure qui ne concerne que la marque L’Occitane en Provence et qui lui permet de continuer son activité tout en se restructurant afin de diminuer sa dette.

"Depuis sa création le groupe n’a jamais connu cela, il s’agit d’une situation inédite", souligne Adrien Geiger, fils de Reinold Geiger, l'homme d'affaires à l’origine du succès mondial de L'Occitane.

Cependant, face à la crise, L’Occitane International fait preuve de résilience. En effet, alors que sur le premier semestre de son exercice 2020/21 les ventes du groupe de beauté - qui compte dans son portefeuille L’Occitane en Provence (75% de ses ventes), mais aussi Elemis, LimeLife ou encore Erborian et Melvita - ont reculé de 15,2%, l’ensemble de l’exercice signe un recul plus modéré de 6,5% à 1,53 milliard d’euros et surtout un résultat opérationnel de 220,2 millions d’euros, en hausse de 17,6%.

La Chine est devenue le premier marché de la marque



Comme pour beaucoup, le web a joué un relais de croissance majeur, passant d’à peine 15% des ventes avant crise à près d’un tiers  sur l’exercice 2020/21, en croissance de 69,2%. La Chine a quant à elle affiché des ventes en hausse de 33,7% à 263,6 millions d’euros, devenant ainsi le premier marché de L’Occitane, devant les Etats-Unis, avec respectivement 17% et 16% des ventes du groupe sur l’exercice 2020/21, contre 11,9% et 18% un an plus tôt.

Et s’il ne cache pas son inquiétude face à une situation sanitaire qui reste préoccupante, Adrien Geiger envisage le monde d’après par le prisme de la responsabilité. Une responsabilité qui passe notamment par des modèles d'affaires plus solidaires et collaboratifs. Pour le directeur général de L'Occitane en Provence, si sur les dix dernières années, des petits gestes ont été faits, il faut désormais passer à l'étape supérieure qui implique des changements drastiques dans l'organisation des entreprises. Le groupe a ainsi entamé de nombreuses réflexions autour d'un sourcing local ou d'une logistique plus rationnelle. 

Et si certaines réflexions en sont encore à leurs prémices, L’Occitane International, notamment via L'Occitane en Provence, a pris à bras le corps les problématiques d’écoresponsabilité. "Il faut notamment que la thématique de la biodiversité soit discutée au niveau politique", martèle Adrien Geiger, dont l’entreprise s’inscrit au sein de la coalition d'entreprises OP2B (One Planet Business For Biodiversity), où elle s’attache à favoriser l'agriculture régénérative et la protection des écosystèmes naturels.

Du côté des consommateurs, le changement se fait également sentir. Un exemple selon lui, celui de l’Asie-Pacifique, où une vraie prise de conscience est en cours et où il est par exemple désormais possible de recycler les produits L’Occitane en boutique.
 

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