Ralph Lauren joue la prudence face à la situation économique

Auteur :

Jean-Paul Leroy

Publié le
4 nov. 2012

Ouf ! Ainsi pourrait s’interpréter le communiqué financier du groupe Ralph Lauren au terme du premier semestre de son exercice en cours (clos à fin septembre dernier). Sur la période, le chiffre d’affaires s’est en effet maintenu en passant de 2,67 milliards d’euros (3,43 milliards de dollars) à 2,69 milliards. La progression est ainsi de 0,7%, mais de 3% à taux de change constants.

Le wholesale, de 1,24 milliard d’euros, a reculé de 3,6% en réel, mais de 1% seulement à taux de change constants. Les ventes retail ont atteint 1,36 milliard d’euros, contre 1,30 milliard sur le premier semestre 2011. Toujours sur le semestre, le revenu opérationnel a progressé en passant de 493,08 millions d’euros à 498,84 millions. Le revenu net a, lui, reculé de peu, en passant de 325,34 millions à 317,16 millions.

Le soupir de soulagement vient en fait de l’érosion attendue sur le deuxième trimestre lui-même, à l’image de ce qu’a vécu par exemple le concurrent anglais Burberry. Globalement, sur ce deuxième trimestre, le recul du chiffre d’affaires a été de 2,2% en réel, mais il fut quasi-stable, de +0,2%, à taux de change constant.

Les analystes financiers attendaient en fait un recul plus marqué en réel à l’image des commentaires enregistrés dans le secteur du luxe sur un ralentissement des ventes, y compris en Chine. La société américaine souligne d’ailleurs que ses ventes ont souffert de la fermeture progressive des magasins chinois à l’enseigne exploités par des partenaires locaux. Ralph Lauren a en effet annoncé récemment vouloir les remplacer par des succursales. Le tassement des ventes est dû également à l’arrêt de la ligne moins chère American Living brand, diffusée dans les grands magasins low-cost J.C. Penney.

Face à la situation économique mondiale, la société américaine a toutefois abaissé ses perspectives sur l’exercice entier. Elle prévoit désormais une croissance des ventes de 2 à 3%. Le COO, Roger Farah, a ainsi souligné, lors d’une conférence téléphonique, que les ventes en Europe étaient stabilisées mais qu’il était trop tôt pour être plus optimiste. La baisse des ventes en gros, de 8% sur le dernier trimestre, serait d’ailleurs due essentiellement à une baisse des ventes sous cette forme en Europe.