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SMCP: les ambitions de la mode française à succès

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8 avr. 2014

Comme le veut la formule consacrée, c’est une pointure qui vient d’être nommée à la présidence du directoire de SMCP (Sandro-Maje-Claudie Pierlot). Daniel Lalonde a passé presque dix ans dans le groupe LVMH avant, en janvier 2011, de prendre la tête de Ralph Lauren International.

Daniel Lalonde


Dans le groupe de Bernard Arnault, il fut notamment patron de la division Louis Vuitton en Amérique du Nord et plus récemment président de Moët & Chandon. Un homme du luxe donc, mais aussi du marketing. Avant LVMH, il fut notamment CEO de Nespresso au sein du groupe Nestlé.

Il avait toutefois quitté Ralph Lauren il y a déjà plusieurs mois, début décembre 2013, dans des circonstances un peu floues. Selon certaines sources, notamment Women’s Wear Daily, le dirigeant serait parti "étant donné les changements dans l’équipe de direction de Ralph Lauren".

Le fondateur du groupe américain s’était donné une garde rapprochée en septembre 2013 dans laquelle, semble-t-il, Daniel Lalonde n’avait pas pris place.

Il sera resté moins de deux ans dans le groupe américain qui a accueilli depuis un autre dirigeant d’origine française, Valérie Hermann, comme présidente d’une division luxe créée spécialement pour elle.

Chez SMCP, son arrivée suit celle de Fabio Mancone, nommé début mars dernier directeur des stratégies de positionnement et de développement des marques. Une création de poste.

L'esprit français domine chez Sandro, Maje et Claudie Pierlot


L’important, c’est que ces deux nominations musclent un groupe d’origine française qui entend bien s’installer comme un leader mondial sur le segment du luxe accessible.

C’était la volonté des actionnaires fondateurs Judith Milgrom et sa sœur Evelyne Chetrite quand elles ont ouvert la porte de leurs maisons respectives au tandem Elie Kouby et Frédéric Biousse, qui avaient si bien réussi chez Comptoir de Cotonniers. A développer l’affaire et à la céder au groupe Fast Retailing.

Chez SMCP, l’actionnaire majoritaire depuis juin 2013 est Kohlberg Kravis Roberts & Co (KKR). Il faut voir sa marque dans les recrutements qui viennent d’être réalisés. Ils sont d’autant plus importants que, si Frédéric Biousse et Elie Kouby restent membres du directoire, ils deviennent conseillers du président et ont donc entamé d’une certaine manière une forme de passation de témoin.

Frédéric Biousse et Elie Kouby l'affirment d’ailleurs très concrètement: "Daniel apportera à nos marques une vision encore plus globale et internationale. Nous l’accompagnerons pour continuer à développer le groupe tout en préservant les bases solides et la culture d’entreprise que nous avons construites avec Evelyne et Judith depuis 7 ans".

Car toute l’alchimie repose sans nul doute sur la manière de poursuivre et même d'accélérer le développement tout en gardant l’esprit d’origine qui a assuré le succès. En clair, ne pas briser une formule qui marche.

Comme le souligne Jacques Garaïalde, président du conseil de surveillance de SMCP, un des dirigeants de KKR en Europe (ex-Boston Consulting Group et Carlyle): "le chiffre d’affaires a augmenté de plus de 20 % en 2013. La taille du groupe a été multipliée par 7 au cours des six dernières années".

En 2013, SMCP a ainsi réalisé un chiffre d’affaires de 422 millions d’euros. A fin décembre, SMCP comptait 714 points de vente implantés dans 14 pays, dont 101 points de vente en Amérique du Nord et 11 en Asie. L’international pesait l’an dernier 35 % du volume d’activité. C’est surement hors France que SMCP entend chercher la majeure partie de sa future croissance…

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