« A quoi peut servir le ruban aujourd’hui ?» C’est à cette question que Le musée d’Art et d’Industrie de Saint-Étienne se propose de répondre avec l’exposition "Les Enrubannées, Haute couture : Hommage au ruban", qui se tient du 25 novembre 2006 au 23 avril 2007.

Soixante-dix robes de rubans, de nombreux registres de collection, des mètres de rubans contemporains, une trentaine de croquis, trois entretiens exclusifs et des extraits de défilés rendent hommage au ruban, dans une scénographie épurée et généreuse.

Le parcours muséologique de l’exposition se déroule en deux temps : les salles permanentes autour de la thématique du ruban revisité, et les salles d’expositions temporaires, dédiées aux "Enrubannées".

La section permanente du musée consacrée aux rubans présente les différentes étapes des métiers de la soie, de la fabrication à la production rubanière, en passant par la programmation des machines. La collection offre un panorama complet de cet objet précieux de la fin du XVIIIe siècle à nos jours.

Au travers de l’esprit couture au XXIe siècle, mis en scène dans les salles d’exposition temporaires, "Les Enrubannées" soulignent les différences structurelles, formelles et ergonomiques, ainsi que les spécificités techniques et sensibilités stylistiques de différents couturiers. Que la démarche créative soit passionnelle comme pour Franck Sorbier, Maurizio Galante, ou encore Eymeric François, ou plus occasionnelle chez Givenchy, Jean Paul Gaultier ou Chanel, le ruban devient matière première à part entière.

Une série de conférences et rendez-vous artistiques viennent ponctuer l’exposition. Des ateliers pour les enfants et les adultes permettent de mettre la main à la pâte, en créant des bijoux et parures autour du thème du ruban.

Edité par Panama Musées, sous la direction scientifique de Nadine Besse et la direction artistique de Sylvie Marot bilingue, un catalogue rassemble des textes autour de la rubanerie. Vendu au prix de 30 euros, l’ouvrage inclue également un DVD avec des entretiens exclusifs des couturiers Franck Sorbier, Eymeric François et Maurizio Galante.

"Volantez moi" : fourreau corseté de rubans de satin volantés et zips d'Eymeric François - Photo : Jérôme Schlomoff

Cette exposition s’inscrit dans le cadre de la 5ème édition de la Biennale Internationale Design qui connaît un succès grandissant depuis sa création en 1998 par la ville de Saint-Étienne et son École des Beaux Arts.

Le Musée d’Art et d’Industrie de Saint-Étienne, qui se pare de la plus belle et de la plus importante collection de rubans du monde (deux millions d’échantillons !), a souhaité illustrer par l’exposition "Les Enrubannées", le lien tissé entre les rubans et la mode.

Modèle "Rêveuse": robe du soir brodée de rubans plissés mixed boders - Photo : Jérôme Schlomoff

Etoffe étroite, pleine de délicatesse et de créativité, le ruban s’épanouit depuis la Renaissance, dans les savoir-faire de la région stéphanoise. Depuis son origine, l’accessoire vestimentaire a évolué en fonction des caprices de la mode. Historiquement contraint au rôle de simple garniture, le ruban prend sa revanche dans les récentes collections de haute couture. Il tient désormais le premier rôle et incarne la structure même de l’objet vestimentaire. Il n’est plus un simple ajout mais bien l’élément constitutif du costume.

La visite individuelle des "Enrubannées" coûte entre 3,70 et 4,50 euros, la visite guidée entre 4,50 et 5,80 euros, et les enfants de moins de douze ans bénéficient d’une gratuité permanente. Réservations au 04 77 49 73 20.