San Marina: les actuels dirigeants jettent l'éponge concernant leur offre de reprise

Auteur :

Marion Deslandes

Publié le
6 févr. 2023

Dans un communiqué de presse laconique, les actuels propriétaires et dirigeants de San Marina, Stéphane Collaert et Laurent Portella, annoncent que leur projet de reprise, formulé avec des fournisseurs de l'enseigne, ne se concrétisera pas. L'offre ne sera donc pas examinée par le tribunal de commerce de Marseille le 10 février. La chaîne de chaussures avait été placée en redressement judiciaire en septembre 2022.

 
Le duo de dirigeants, qui avait repris l'enseigne au groupe Vivarte en 2019, ambitionnait de reprendre 49 de ses 163 points de vente, en apportant "un support opérationnel et financier" aux fabricants qui souhaitaient acquérir ces actifs.
 
"Malgré notre envie et l’ambition que nous avions pour ce projet de reprise, nous ne sommes pas parvenus avec nos partenaires financiers à lever les conditions suspensives nécessaires pour porter une offre de reprise sérieuse et pérenne pour l’avenir de San Marina. Nous allons à présent accompagner et rester à disposition des organes de la procédure dans l’étude des offres de reprises partielles qui demeurent", indiquent Stéphane Collaert et Laurent Portella.

Selon une source proche du dossier, une poignée d'offres partielles seraient encore en lice, portant sur un petit contingent de fonds de commerce, tandis qu'il y aurait aussi une offre concentrée sur les stocks. Ces dossiers peuvent être améliorés jusqu'au 7 février au soir. Mais, faute d'offre globale, la pérennité de l'enseigne San Marina ne sera pas assurée. Et c'est la liquidation qui la guette.
 
Un nouvel acteur du secteur pourrait donc disparaitre du paysage mode, à l'instar de de Cop.Copine, qui n'a pas trouvé de repreneur pour son activité, mais seulement pour certaines boutiques (qui passeront sous l'enseigne Antonelle). Lors de la liquidation des actifs restants, le nom de marque pourrait toutefois être acquis par une entreprise tierce, comme la dénomination Camaïeu, achetée par Celio.
 
Née à Aubagne en 1981 et cultivant un positionnement milieu de gamme, San Marina emploie 680 salariés et a généré 63 millions d'euros de chiffre d'affaires sur l'exercice 2020/21, contre 83 millions d'euros réalisés l'année précédente.

Le placement en redressement judiciaire, sollicité à l'automne dernier par la direction, a été selon elle motivé par "une saison estivale décevante", mais surtout par "l'arrêt de la cour de cassation de juin 2022, rendant exigible le paiement des loyers des périodes de confinement, jusqu'alors gelé".