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28 févr. 2007
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Serge Lutens fait Commandeur des Arts et Lettres

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28 févr. 2007

A l'heure où sort sa nouvelle composition, Rousse, variation olfactive sur le thème de la cannelle, Serge Lutens s’est vu remettre par le Ministre de la Culture et de la Communication, Renaud Donnedieu de Vabres, les insignes de Commandeur dans l'Ordre des Arts et des Lettres. La cérémonie s’est tenue le mardi 27 Février 2007, au Ministère de la Culture à Paris et a honoré le parcours d’un autodidacte qui s’est dévoué sans relâche à son amour de l’art et du parfum.


Serge Lutens fait Commandeur dans l'Ordre des Arts et des Lettres - Photo : Bertrand Guay/AFP

Le ministre a retracé dans son discours le parcours de Serge Lutens et a salué « le talent immense d'un esthète véritable, d'un orfèvre des sens, d'un extraordinaire faiseur d'images, qui a fait du beau la quête d'une vie entière, et qui ne cesse d'inspirer la nouvelle scène artistique ».

Visionnaire pour qui la définition de l'art est, selon ses termes, « tuer et recréer », Serge Lutens a mis son inspiration et son style au service de la coiffure, des accessoires, du maquillage, de la parfumerie, mais aussi du cinéma et de la photographie.

A tout juste seize ans, dans le salon de coiffure le plus réputé de Lille, il bouscule déjà les codes de la beauté avec coupes au carré, cheveux plaqués, teints pâles et regards charbonneux.

En 1963, il se présente au Vogue à Paris, qui l’engage sur le champ pour la réalisation des maquillages, coiffures et accessoires de son numéro de Noël. Cinq années de création s’enchaînent pour les plus prestigieux magazines féminins : Harper's Bazaar, Elle, … Ses mises en beauté des plus beaux modèles du moment (Twiggy, Peneloppe Tree, Veruchka, et Anjelica Huston entre autres) sont immortalisées par les photographes les plus réputés de l’époque : Guy Bourdin, Richard Avedon, Irving Penn.

Serge Lutens contribue à la renommée des cosmétiques Christian Dior, avant de transcender Shiseido en un label mythique, repensant son image avec ses créations fortes à l’impact visuel indélébile.


Serge Lutens dans sa boutique de Palais Royal à Paris
Photo : Bertrand Guay/AFP

Après avoir, pendant plus de trente ans, révolutionné en beauté l’univers du maquillage, il revivifie depuis 1990 le monde des senteurs, composant une nouvelle parfumerie d’auteur aux effluves envoûtantes.

Des grands maîtres de la peinture moderne tels que Monet, Seurat, Modigliani, ou Picasso, aux virtuoses de l'expressionnisme allemand, en passant par les actrices mythiques de cinéma et les grands photographes avec lesquels il a collaboré, les arts et les artistes n'ont jamais cessé d'influencer son travail.

Ses différentes œuvres lui ont valu les plus belles récompenses. Les films d'illustration qu’il réalise pour la ligne Inouï remportent deux Lions d'or au Festival du film publicitaire de Venise, et le Grand Prix du Festival international du Film d'Art, parrainé par l'UNESCO, en 1990.

Il remporte également, quatre années de suite, de 2001 à 2004, le FIFI Award du meilleur Concept Original, remis par la prestigieuse Fragrance Foundation, et le Sommet du Luxe lui a consacré son Talent d'Or en 2006.

Dans la quête perpétuelle du Beau, Serge Lutens guette ou provoque toutes ses formes et manifestations. Lors de la cérémonie, entouré pour l'évènement de ses proches collaborateurs et amis, Serge Lutens a exprimé cette fascination qui l’a toujours guidé dans son travail : « La beauté se moque de la moralité. Elle est sa propre morale, sa vérité. Beaucoup ont essayé de la fixer par des mots, des sentiments, des œuvres ; mais toujours elle s’échappe et se modifie au-delà de nos désirs et lorsque nous pensons la tenir, déjà elle n’est plus là. »

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