Avec 90 acteurs de vente privée (tous secteurs confondus) sur le territoire national et 40 000 sites marchands, le marché se révèle incontestablement concurrentiel. Tirer son épingle du jeu n’est pas chose facile et pourtant ShowroomPrivé semble avancer sans obstacles.

Thierry Petit, l'un des co-fondateurs de Showroomprivé.com

Le site a été créé il y a deux ans et sa croissance donne le vertige. Il réalisait 200 000 euros l’année de sa naissance, puis 5 millions en 2007 et vient de clore l’année 2008 à 20 millions d’euros de chiffre d’affaires. Son nombre de visiteurs uniques s’élève à 20 millions de personnes, pour 2 millions de membres. Autant dire que les fondateurs de ce jeune site, Thierry Petit, entrepreneur et spécialiste d’Internet et David Dayan, spécialiste du déstockage et de la vente privée, voient plutôt l’avenir en rose. Crise financière ou pas.

Tara Jarmon, Lamarthe, Nina Ricci Cosmetic, Timberland... Vitrine de 800 marques de prêt-à-porter homme, femme et enfants (40 % de leurs ventes), d’accessoires (bijoux, chaussures, maroquinerie…), de cosmétique et même parfois de champagnes, ShowroomPrivé.com achète leurs invendus aux griffes, soit 2 à 5 % de leur production, puis en écoule 80 à 90 % (contre 5 % il y a deux ans) via le site et 10 % via son magasin en propre 30 rue de Lisbonne à Paris et des solderies implantées à travers la France et la Russie.

ShowroomPrivé est doté de locaux de 1 500 mètres carrés à la Plaine Saint-Denis, auxquels s’ajoutent 25 000 mètres carrés repartis sur trois dépôts dont l’un vient d’être acquis en décembre. Cent vingt personnes sont à ce jour employées par la start-up. Un nombre qui continue d’augmenter, puisque Thierry Petit déclare que rien qu’en janvier dernier « dix-huit personnes ont rejoint la société dont douze manutentionnaires (d’autres seront embauchées en février), trois chargés du SAV, deux au marketing et un à la technique ».

« Notre croissance a été très rapide, souligne Thierry Petit, et nous avons besoin de la gérer, de nous structurer, pour grandir en toute sérénité ». D’où l’entrée dans une forte période de recrutement.

Outre vouloir engendrer 40 millions de chiffre d’affaires en 2009, ShowroomPrivé commence à regarder hors de nos frontières. L’Espagne et le Royaume-Uni sont les deux prochains sur la liste. La péninsule ibérique aura sa propre version de ShowroomPrivé en septembre prochain. « C’est un marché difficile, précise Thierry Petit, seulement 30 % de la population détient l’adsl, la poste est désorganisée et les internautes ne sont pas encore habitués à payer en ligne. Mais nous voulons être parmi les premiers. En décembre, je souhaite être dans le top 5 sur la dizaine d’acteurs existants avec 800 000 visiteurs en décembre prochain et 1,5 million de chiffre d’affaires ».

Au Royaume-Uni, où il n’y a pas de loi pour les soldes, l’implantation ne sera pas chose aisée non plus. « Quand la notion de vente privée sera plus connue, nous irons. D’ici à décembre je pense », ajoute l’entrepreneur.