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Sophie Lubet (Paris Retail Week) : "Les détaillants sont obligés d’innover"

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9 sept. 2016

Après une première édition voilà un an, la Paris Retail Week revient du 12 au 14 septembre. E-commerce Paris y est pour la première fois associé à une édition plénière du salon biennal Equipmag, l’an passé présent via une édition contractée. Directrice retail du pôle Distribution de l’organisateur Comexposium, Sophie Lubet revient pour FashionNetwork sur l’ampleur croissante du rendez-vous et les grandes tendances qui dynamisent actuellement le secteur de la distribution.

Sophie Lubet - Comexposium


FashionNetwork : Quelles sont vos attentes pour cette première édition plénière de Paris Retail Week ?

Sophie Lubet : Nous sommes assez confiants car nous avons de très bons retours de nos clients autour de cette Paris Retail Week. C’est un rendez-vous qui fédère assez facilement, avec beaucoup d’interactions à ce sujet entre nos visiteurs et exposants. Mais c’est aujourd’hui un peu plus qu’un salon. Nous organisons par exemple des parcours retail dans différents quartiers de Paris pour découvrir des magasins innovants, des concepts digitaux, des adresses novatrices, comme par exemple L’Exception, qui est l’un de nos partenaires. Mais c’est surtout cette adoption du rendez-vous par nos différents publics qui fait que nous sommes confiants. Nous avons d’une part une très belle offre et de bons indicateurs de visites. C’est important.

FNW : Face à l’engouement croissant autour des magasins connectés, l’édition plénière d’Equipmag pourrait-elle devenir annuelle ?

SL : Nous sommes partis sur le concept que nous avions lancé à la première édition. On veut installer la marque Paris Retail Week parce qu’elle répond aux attentes des retailers et des fournisseurs. Le rendez-vous est à la frontière du digital et de l’omnicanal, un événement Brick & Click assez complet. On est donc parti sur la colocalisation selon les rythmes naturels des deux salons : annuel pour E-commerce Paris, biennal pour Equipmag. Nous nous lançons donc sur une grosse édition en 2018 et une autre plus verticale sur l’offre digitale en 2017. On est dans une construction de marque. Naturellement, la partie liée aux magasins connectés suit son rythme biennal naturel. Nous voulons suivre cette périodicité. On est parti pour asseoir une marque sans faire une révolution.
 
FNW : Cette édition fera la part belle au commerce augmenté. Comment percevez-vous cette demande ?

SL : Nous sommes partis sur un constat consommateur. Car c’est d’abord le consommateur qui est « augmenté », puisqu’il a acquis les technologies, la mobilité et a mixé tout cela dans sa manière de consommer. Il transforme des instants du quotidien en instant shopping. C’est ce que montre l’enquête que nous avons menée avec Opinionway : 50 % veulent pouvoir faire leurs achats n’importe quand. On se rend compte que des instants comme le coiffeur, regarder la télévision ou l’attente dans les transports donnent lieu à des recherches via mobile et peuvent aboutir sur des achats. La vraie question est de voir comment ces marques vont se positionner pour offrir des expériences immersives. Il faut plus qu’une simple visite sur un site Internet pour les emmener, les faire entrer dans un univers de marque. C’est ce thème que nous allons décliner comme un fil rouge.
 
FNW : Quelles sont les grandes tendances actuelles dans les concepts de distribution ?
 
SL : L’un de nos grands rendez-vous sera Re-Imagine Shopper UX, pour lequel ont été créés des binômes entre d’un côté start-up, entreprises ou éditeurs, et de l’autre des distributeurs. Ce sont 18 projets qui seront présentés avec des marques ayant investi, comme Kiabi, Intermarché, Eram, Cyrillus… Ce qui est intéressant, c‘est de voir ce qui peut être mis en place. Il y a aussi toujours pas mal de nouveaux marchés autour de la géolocalisation, qui est une demande forte. Et des applications comme Pokemon ouvrent de nouvelles portes. Je pense que c’est hyper prometteur, avec des technologies toujours plus abouties, permettant de récolter des donnes très intéressantes. C’est quelque chose qui va prendre, mais peut-être pas forcément comme on l’attend, notamment sur la promotion en magasin. On peut imaginer que des promos et codes promo puissent être attrapés en magasin comme dans Pokemon Go, afin de gagner points et réductions. Ce sont des projets ambitieux pour certains, mais il y a aussi des applications plus « pratiques » pour générer du trafic. Il y a beaucoup de choses à faire pour les marques.
 
FNW : Côté vente en ligne, les portails sont-ils condamner à innover pour maintenir leur fréquentation ou l’offre reste-t-elle le principal ressort ?
 
SL : Les détaillants sont obligés d’innover. Pour proposer de l’immersif, de l’expérientiel. Il y a pour moi une exigence importante, c’est l’engagement des marques sur la livraison, qui reste une priorité, notamment pour la gestion des retours. Il faut désormais parfaitement jouer l’adéquation entre magasins et points relais. Cela reste un fondamental. Les portails sont condamnés à assurer les services qu’on leur demande en termes de satisfaction. Et après, en effet, il faudra se diriger vers plus de personnalisation, vers ce qu’ils peuvent apporter en biens et services. La personnalisation des offres, cela répond à une simple réalité : on ne veut plus recevoir des propositions sur des marques qui ne nous intéressent pas. On veut la bonne offre, et au bon moment..

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