La décision est d'une gravité exceptionnelle. La principale agence de notation financière, Standard & Poor's, vient de suspendre le suivi de la dette du russe Alrosa, le deuxième producteur mondial de diamants bruts, en raison du « manque de données opérationnelles et financières actuelles ».

« En particulier, nous manquons d'une information suffisante sur les volumes commercialisés au quatrième trimestre 2008 et au premier trimestre 2009 et sur les détails (prix de vente, quantités et durée de l'entente) de l'accord avec Gokhran, la société contrôlée par l'Etat », indique Andrey Nikolaev, analyste crédit chez S&P.

Afin de recommencer à noter Alrosa, l'agence exige aussi de connaître la position courante de sa trésorerie et les progrès réalisés pour refinancer sa dette de court terme.

En cas de non-réception dans les deux mois de ces données, S&P cessera de suivre le crédit du groupe minier. Le couperet est tombé aussi de la part de Moody's. Sa note sur la dette d'Alrosa a été dégradée à Ba3, correspondant à la catégorie spéculative, assortie de perspectives négatives.