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3 juil. 2020
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The Bradery, jeune acteur de la vente privée aux grandes ambitions

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AFP-Relaxnews
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3 juil. 2020

(ETX Studio) - Quel avenir pour la mode ? C'est la question que se posent les principaux acteurs du secteur depuis le début de la crise sanitaire. Tentons d'y répondre avec les marques, plateformes, concepts les plus novateurs et engagés du moment qui ne cessent de se réinventer pour répondre à une nouvelle façon de consommer. Ce mois-ci, le rendez-vous est pris avec Timothée Linyer et Edouard Caraco, cofondateurs de The Bradery, qui redonne vie au surstock pour rendre le luxe accessible et lutter contre le gâchis.


Timothée Linyer et Edouard Caraco, cofondateurs de The Bradery - DR



Question : Comment est né le concept de "The Bradery" ?

Réponse : Nous sont meilleurs amis depuis l'âge de 10 ans. On a grandi ensemble à Paris, dans le même collège/lycée, puis nous sommes allés étudier dans la même école à Londres. Là-bas, à 18 ans, on monte une entreprise de gestion locative pour Airbnb où on apprend... tout ! On fonde ensuite une start-up de logistique e-commerce avec trois autres associés. On découvre alors que même les marques les plus désirables ont du surstock : des pièces pourtant parfaites, prêtes à être aimées. Cette deuxième aventure entrepreneuriale a aussi été l'occasion pour nous de beaucoup travailler avec Veepee en leur proposant des services logistiques. Avec quelques contacts et l'envie de secouer le secteur, The Bradery est né !

Q : Il existe aujourd'hui plusieurs plateformes de ventes privées en ligne, qu'est-ce qui différencie The Bradery de ses concurrents ?

R : Pour les marques, c'est notre sélection, notre création de contenus, et notre audience ultra-valorisable : les jeunes. Pour nos clients, ce sont nos ventes triées sur le volet, que des belles marques à très bon prix. Le fait d'être "born & raised" sur Instagram nous différencie aussi. Insta, c'est un moyen exceptionnel pour raconter l'histoire de nos marques partenaires, mais aussi le meilleur moyen de connaître notre communauté. Nous la questionnons régulièrement, et toutes nos décisions sont guidées par elle. Enfin, Instagram, c'est aussi un moyen de revenir à l'authentique : en montrant les coulisses de the Bradery, et en personnifiant l'expérience. 

Q : Pourquoi se cantonner à trois ventes hebdomadaires ?

R : Nous sélectionnons nos marques partenaires. Moins de marques, mais seulement les plus belles. Nous y avons vu deux avantages : offrir à nos partenaires un écrin qualitatif et protecteur et ne pas inonder notre communauté d'offres. Cela nous permet aussi de conserver de la bande passante pour chacune de nos marques partenaires. Nous recréons pour chaque événement du contenu pour raconter l'histoire des marques et redonner envie aux gens d'acheter des pièces qui n'attendent que d'être aimées.

Q : Quels types de marques retrouve-t-on chaque semaine ?

R : Des marques issues du même univers : le luxe accessible. Celles que l'on connaît tous comme Maje, Bompard, American Vintage, mais aussi de plus jeunes créateurs que nous adorons mettre en avant. C'est notamment le cas d'Elise Chalmin, Modetrotter, Anja.

Q : Pouvez-vous nous parler de The Bradery Cares, lancé pendant le confinement ?

R : Depuis le début de The Bradery, nous avions en tête de mettre en avant des causes qui nous tiennent à cœur. Le confinement a précipité le lancement. Notre calendrier de marque a été impacté avec des annulations et nous nous sommes alors demandé comment nous réinventer ? Nous avons alors lancé le 23 mars notre première vente The Bradery Cares, une vente composée de toutes les pièces qui nous ont été retournées par nos clientes depuis le début de l'année 2020. Cette vente était l'occasion pour nous de nous engager en reversant 100% de nos bénéfices à la fondation des Hôpitaux de France. Grâce au soutien de nos clientes, nous avons pu reverser en une semaine 2.100€ à la fondation.

Q : Est-ce que vous allez poursuivre ces ventes solidaires ?

R : Au vu de l'engouement et du succès des deux premières opérations, nous avons décidé d'en faire une initiative permanente, en lançant The Bradery Cares, Ventes Solidaires. L'idée ? Des ventes ponctuelles, au cours desquelles nous nous engageons auprès de différentes associations qui nous tiennent à cœur. The Bradery Cares, Ventes Solidaires deviendra hebdomadaire à compter du mois de septembre.

Q : Il y a aussi un enjeu environnemental avec l'objectif de limiter le gaspillage dans la mode. Est-ce qu'à terme, The Bradery pourrait ne proposer que des marques responsables ?

R : Les marques avec lesquelles nous travaillons ont pris conscience des enjeux écologiques et des attentes des consommateurs. Nous les aidons à aller dans la bonne direction, le plus rapidement possible.

Q : Le confinement a généré une baisse des ventes dans le prêt-à-porter, est-ce que cela a eu une influence sur vos partenariats ?

R : Au début, oui, forcément. Les ventes des deux dernières semaines de mars ont été repoussées; ce qui nous a amenés à nous réinventer. "Challengeant", mais hyper intéressant ! Ensuite, dès que nous avons eu un peu plus de visibilité et que nos partenaires, surtout logistiques, ont pu s'organiser avec toutes les mesures d'hygiène nécessaires, nous avons pu retrouver notre croissance. On a été très bien soutenu par nos clientes qui nous sont de plus en plus fidèles !

Q : Pensez-vous que cette période de confinement va changer la façon de consommer des Français ?

R : Il va y avoir un impact. Nous pensons que le confinement a accéléré une prise de conscience générale sur la manière de consommer et sur l'importance de protéger notre planète. Les solutions alternatives au neuf vont donc naturellement bien se porter comme la seconde main et le vintage.

Q : The Bradery propose du prêt-à-porter féminin. Pensez-vous l'étendre à l'homme et l'enfant, voire à l'univers de la beauté ?

R : Oui ! Le pré-lancement de The Bradery Man a eu lieu la seconde semaine de juin, et a été un super succès. C'est "challengeant" pour nous, car notre cible aujourd'hui est quasi exclusivement féminine, et nous partions de zéro sur l'homme. On est hyper contents de lancer officiellement l'homme en septembre, avec au démarrage une vente par semaine. Pour ce qui est de la beauté, on organise quelques ventes ponctuelles. Et sur l'enfant, nous discutons avec les plus belles marques de ce segment avec Noël pour objectif. On pense aussi à nous ouvrir au voyage... On vous en dira plus très vite !

Q : Dans l'idéal, à quoi ressemblera The Bradery dans dix ans ?

R : Le partenaire privilégié des plus belles marques, une présence internationale et une très belle communauté qui vient se faire plaisir tous les jours chez nous.

Q : Et plus largement, comment imaginez-vous la mode dans une décennie ?

R : Une industrie plus responsable, mais qui continue de nous faire rêver.
 

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