Thom Browne s’inspire de Moby Dick pour sa pré-collection automne 2023

Auteur :

Godfrey Deeny

Traduit par
Clémentine Martin

Publié le
12 déc. 2022

Pour sa pré-collection automne 2023, Thom Browne s’est inspiré de Moby Dick. Ses bérets en feutre adoptent la forme du grand cachalot et d’immenses manteaux en intarsia sont illustrés d’anciens baleiniers de Nouvelle-Angleterre.

Ismaël, le narrateur de ce roman légendaire, s’enrôle dans l’équipage du baleinier Pequod à Nantucker. Sous les ordres du capitaine Achab, il va traquer le cachalot qui a arraché la jambe de ce dernier et dont il a juré de se venger…
 
Un univers idéal pour alimenter l’imagination fertile de Thom Browne, qui réinterprète ses costumes classiques en flanelle sous forme de vestes graphiques dans une belle palette de bleus: bleu océan, bleu Pacifique, bleu égéen, bleu nuit et bleu marine. Ses blazers gris pâle, ses tricots en cachemire et ses écharpes sont tous ornés de jolis bateaux.

Des vestes courtes parfaitement coupées font référence au jeune Pip, garçon de cabine dans le roman. Le nouveau sac à main en cuir grainé de Thom Browne, pour sa part, adopte la forme d’un petit bateau à vapeur avec son ancre attachée.

Dévoilée lundi à travers un lookbook, cette collection sera la dernière présentée par Thom Browne avant de prendre le relais de Tom Ford à la présidence du CFDA le 31 décembre.
 
Une collection pleine de poésie, au formalisme teinté d’absurde qui caractérise toujours Thom Browne. Plusieurs manteaux-tentes sont particulièrement spectaculaires; l’un d’entre eux est orné d’un imprimé en noir et blanc représentant la bataille épique de Moby Dick, où le cétacé finit par couler le capitaine Ahab.
 
Dans le lookbook, toutes les mannequins féminines sont photographiées avec trois bigoudis aux couleurs du designer dans les cheveux: rouge, blanc et bleu. Évidemment, il n’y avait pas de femmes à bord du Pequod, et on ne peut qu’imaginer que s’il y en avait eu, les bigoudis n’auraient peut-être pas été leur priorité.
 
“Tous mes moyens sont sains; mes mobiles et mon but sont fous“, écrit Herman Melville dans Moby Dick. Voilà qui pourrait aussi s’appliquer à l’œuvre de Thom Browne.