Travail le dimanche : les négociations débutent à la Fnac

La Fnac a lancé jeudi les négociations avec les organisations syndicales pour tenter de parvenir à un accord sur l'ouverture des magasins le dimanche et jusqu'à minuit, prévue dans certaines zones par la loi Macron, a-t-on appris de sources syndicales.

« Aucune information » sur les contreparties qui pourraient être proposées aux salariés, ni sur le nombre de magasins qui pourraient être ouverts le dimanche, n'a été donnée lors de cette « réunion de cadrage » au niveau du groupe, a indiqué Boris Lacharme (CGT).

Mais un calendrier prévoyant la fin des négociations le 27 novembre, pour pouvoir appliquer début 2016 l'éventuel accord qui en sortirait, a été donné par la direction, a-t-il ajouté. « Ils sont très pressés », a ironisé Catherine Gaigne (SUD).

Contactée, la direction a confirmé l'ouverture des négociations « au niveau du groupe", avec « une volonté d'aboutir à un accord afin de pouvoir ouvrir les magasins dès le début de l'année ». Un porte-parole de la Fnac a précisé que ces discussions permettront « d'assurer des mesures équitables pour tous les salariés du groupe », notamment en termes de majoration de salaires, de respect du volontariat et de recrutement.

Selon la responsable syndicale, la Fnac souhaite négocier en une seule fois « tous les cas de figure » prévus par la loi Macron : zones commerciales, zones touristiques et zones touristiques internationales (ZTI) où les magasins pourront ouvrir tous les jours jusqu'à minuit et jusqu'à 52 dimanches par an, après accord avec les organisations syndicales.

« Ils ont essayé de sonder les délégués sur leur volonté et leur capacité à négocier » un accord, a raconté Boris Lacharme. Selon lui, en négociant au niveau du groupe pour l'ouverture dominicale et de nuit des magasins situés en ZTI (huit à Paris, deux en province à Nice et Cannes), la direction essaie de « noyer la force d'opposition de SUD et de la CGT » sur le périmètre de la Fnac-Paris.

La direction a « mis dans la balance » le fait que les salariés de la Fnac-périphérie (magasins situés dans les centres commerciaux de grande banlieue ou de province), qui travaillent déjà le dimanche, « pourraient bénéficier de l'accord » pour l'amélioration de leurs conditions de travail, a expliqué Catherine Gaigne.

Les six syndicats représentatifs au niveau du groupe sont la CGT (majoritaire), la CFDT, la CFTC, SUD, FO et la CFE-CGC.

En attendant la conclusion éventuelle d'un accord, tous les magasins parisiens de la Fnac ouvriront tous les dimanches à partir du 15 novembre et jusqu'à la fin de l'année, au titre des dimanches prévus par la loi Macron sur autorisation du maire ou, à Paris, du préfet de la région Ile-de-France.

Une centaine de salariés s'étaient mobilisés devant le lieu prévu pour la réunion pour défendre leur droit au repos dominical à l'appel de FO, SUD et la CGT, selon Boris Lacharme.