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Un nouvel opus de la bataille Hermès-LVMH devant la cour d'appel de Paris

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13 sept. 2011

PARIS, 14 sept 2011 (AFP) - Onze mois après l'irruption non désirée de LVMH au capital du sellier Hermès, la cour d'appel de Paris tranchera jeudi sur les modalités du rempart que la maison de luxe veut ériger pour se protéger des appétits du géant mondial du luxe.

La cour dira si oui ou non Hermès, qui veut créer une holding rassemblant plus de la moitié des parts familiales et des droits de vote, est dispensé ou pas de lancer une offre publique d'achat sur le reste du capital, comme la loi l'y obligerait.

LVMH, Hermès
Même la présidente de l'Adam Colette Neuville estime que "les petits actionnaires ont une bonne occasion de vendre leurs titres à un prix inespéré"Photo : AFP.

La famille juge qu'elle n'a pas à le faire car la maison de luxe connue pour ses carrés de soie a toujours été contrôlée par les héritiers de Thierry Hermès, même si chacun n'en a pas plus de 6%.

L'Association des actionnaires minoritaires (Adam) a saisi la cour d'appel --mais pas LVMH-- après qu'Hermès a obtenu le feu vert du gendarme de la Bourse sur ce point.

Pour l'Adam, le sellier a toujours affirmé qu'il n'existait pas d'actionnaire contrôlant seul ou de concert le capital.Derrière ces argumentaires juridiques se cache un nouvel épisode de la guerre que mène Hermès contre LVMH, propriété du milliardaire Bernard Arnault, qui détient aujourd'hui 21,4% de son capital contre 17,1% à son arrivée annoncée en octobre 2010.

Hermès est une société en commandite par actions, structure qui permet de conserver la gestion de ses affaires même quand on est minoritaire au capital.En l'occurrence, "la famille Hermès a toujours voulu asseoir sa légitimité par une large détention du capital", souligne un des avocats d'Hermès, Me Olivier Diaz, du cabinet Darrois, dans un entretien à l'AFP.

Pour protéger leurs actions face à une éventuelle montée de LVMH au capital, 52 membres de la famille sur quelque 70 ont décidé en décembre de constituer une holding.

Le message est clair: "Vous n'avez pas le contrôle politique d'Hermès (par la commandite) et vous n'aurez pas le contrôle capitalistique", ajoute Me Diaz.

Jeudi, deux scénarios sont possibles.

La cour d'appel peut valider la décision de l'Autorité des marchés financiers (AMF), auquel cas Hermès se dotera d'ici à la fin de l'année d'une holding, un pourvoi en cassation éventuel de l'Adam n'étant pas suspensif.Si la cour d'appel infirme la décision du gendarme de la Bourse, Hermès ira vraisemblablement en cassation.

Pour le reste, "cela ne veut pas dire que les membres de la famille se mettront à vendre, cela ne change rien, en raison du statut de commandite!", affirme Me Diaz.

Les héritiers seront cependant dans une situation moins confortable alors que l'action Hermès -autour de 262 euros (+65% depuis le 1er janvier)- et la valorisation de l'entreprise -entre 27 et 28 milliards d'euros, soit 50 fois les bénéfices- sont à un niveau stratosphérique.

"De quoi donner envie de vendre à ceux qui ne voudraient pas se retrouver enfermés dans une prison dorée", souligne un expert du secteur. "Ils connaissent la porte de sortie et celui qui a l'argent", ajoute-t-il, autrement dit Bernard Arnault.

Même la présidente de l'Adam Colette Neuville estime que "les petits actionnaires ont une bonne occasion de vendre leurs titres à un prix inespéré", a-t-elle dit à l'AFP.Lors de la présentation des résultats semestriels fin août, le gérant d'Hermès Patrick Thomas avait affirmé être "très serein" dans l'attente de la décision de la cour d'appel.

Cet été, la société a racheté en son nom pour 241 millions d'euros d'actions pour atteindre 1,4%, officiellement pour honorer des plans d'attributions gratuites aux salariés. La famille détient dans son ensemble entre 72 et 73% du capital.Pendant ce temps, LVMH a annoncé être passé de 20,21% à 21,4%.Par Dominique AGEORGES

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