HANOI, 21 déc 2005 (AFP) - Le Vietnam juge injuste la façon dont est menée une enquête de l'Union européenne (UE) auprès de son industrie de la chaussure et qui pourrait mener à des mesures anti-dumping, a indiqué mercredi une association de producteurs.

Le marché de "Silk Alley" à Beijing - Photo : AFP

Le président de l'Association vietnamienne du cuir et de la chaussure a estimé que 500.000 ouvriers pourraient être touchés par des mesures punitives.

L'organisation recherchera "une solution objective, transparente et juste dans ce dossier, avec la volonté de protéger les bénéfices légitimes des deux parties", a cependant indiqué Nguyen Gia Thao dans un communiqué.

L'UE enquête depuis plusieurs semaines sur la possibilité que les producteurs vietnamiens de chaussures vendent en dessous des prix de fabrication, comme elle le fait en Chine et en Inde, à la suite d'une plainte de la Confédération européenne de l'industrie de la chaussure.

Cette plainte "n'a pas reflété de façon exacte le fait, derrière les statistiques, que plus de 80% des entreprises de chaussure vietnamiennes font des produits sous contrat d'entreprises étrangères", a-t-il ajouté.

L'enquête de l'UE, qui aurait selon lui établi que huit entreprises locales n'opèrent pas selon les règles du marché est, dit-il, "déraisonnable".

Selon l'organisation, les exportations de chaussures du Vietnam dans l'UE représentent 2 milliards de dollars par an, soit 65% des exportations totales de ce secteur.

Les producteurs européens sont surtout inquiets des volumes exportés par la Chine. La production du vieux continent a chuté de 19% entre 1995 et 2003.