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Agora Distribution (Tati) : l'audience repoussée au 19 juin, dans l'attente de meilleures offres

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29 mai 2017

Nouveau sursis dans l'affaire Tati. Ce 29 mai, le tribunal de commerce de Bobigny devait examiner les trois offres de reprise du pôle Agora Distribution (Tati, Fabio Lucci, Gigastore et Degrif'Mania), placé en redressement judiciaire le 4 mai dernier. L'examen des offres a finalement été repoussé au 19 juin, ont indiqué à FashionNetwork la CGT et Michel Rességuier, nommé PDG d'Agora Distribution en mars dernier par le groupe Eram. Un délai qui donne l'espoir aux 1 720 salariés de voir la totalité de leurs emplois sauvegardés.


Agora Distribution a été acquis par le groupe Eram en 2007 - Tati


Car en l'état actuel, selon un communiqué de la CGT, "aucun repreneur, que ce soit Gifi ou le consortium formé par La Foir'Fouille, Centrakor, Stokomani, Maxi Bazar et maintenant Bingo Dépôt, ne s’engage à reprendre la totalité des salariés et des magasins. Ce sont concrètement 400 à 600 emplois qui sont directement menacés."

Ce 29 mai, plusieurs dizaines de salariés se sont mobilisés devant le tribunal de commerce de Bobigny. Grâce à ce renvoi, ils espèrent une revalorisation des offres. "Le procureur a aujourd'hui insisté sur le fait que les différents acteurs doivent revoir leurs propositions, expose la déléguée syndicale CGT Nicole Coger à FashionNetwork.com. C'est scandaleux, ils profitent de la situation et peuvent faire bien mieux !"

Suite à cette "décision sage" du tribunal, Michel Rességuier, le dirigeant d'Agora Distribution estime que ces offres doivent en effet être améliorées : "En comptant les stocks et les fonds de commerce, nous laissons 130 millions d'euros d'actifs aux acquéreurs. Or, les deux offres majeures tournent autour des 10 millions. La plus-value est conséquente, il y a donc une vraie marge de manoeuvre financière de leur côté". Les deux offres pourraient s'agréger, comme le souhaite le tribunal, et non plus s'opposer de façon concurrentielle.

Déjà, le 26 mai, lors de la présentation des dossiers des repreneurs aux représentants du personnel, certains avaient refusé de se prononcer, à l'instar de la CGT, préférant justement demander un délai pour inciter les potentiels acquéreurs à pérenniser davantage d'emplois, et à apporter plus d'argent sur la table pour financer l'éventuel plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). "En l’état, les salariés employés dans des magasins qui ne seraient pas repris, toucheraient uniquement les indemnités légales et 3 000 euros pour leur formation", se désole ainsi le syndicat.

La CFDT, qui jugeait elle aussi les mesures d'accompagnement du PSE insuffisantes, s'était prononcée en faveur de l'offre formulée par Philippe Ginestet. Le fondateur de Gifi propose de reprendre 120 magasins sur 140, et de conserver environ 1 300 postes. Tahar Benslimani, délégué CFDT, estime que la décision du tribunal d'octroyer un nouveau délai "peut être positive si on a l'assurance d'une amélioration, mais cette période de trois semaines va être très longue à vivre pour les salariés, qui sont stressés et pressés de tourner la page pour la plupart".

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