AFP
6 nov. 2009
Chanel en justice pour contrefaçon: un procès pour les "artisans créateurs"
AFP
6 nov. 2009
PARIS, 6 nov 2009 (AFP) - La petite entreprise World Tricot, qui attaque le géant de la mode Chanel pour "contrefaçon", a affirmé vendredi 6 novembre devant la justice à Paris, que ce procès était celui de la reconnaissance du droit "des artisans créateurs" face à l'industrie du luxe.
Chanel collection autmone-hiver 2009/2010 |
Après quatre ans de procédure exceptionnelle dans le milieu de la mode et de médiations restées vaines entre les deux parties, le procès s'est ouvert vendredi devant le tribunal de commerce de Paris.
"Ce n'est pas un procès comme les autres. C'est celui des artisans créateurs car ce sont ceux qui travaillent dans l'ombre. C'est la reconnaissance de leur créativité qui est en jeu", a affirmé Me Pascal Crehange, avocat de World Tricot, spécialisée dans la maille de luxe.
Cette entreprise, fondée en 1987 et devenue fournisseur de Chanel, a décidé d'assigner la maison de haute couture en septembre 2005 pour "contrefaçon", "rupture abusive de relation contractuelle" et réclame 2,5 millions d'euros de dommages et intérêts.
Sa fondatrice, Carmen Colle, affirme avoir reconnu l'un de ses motifs sur une veste exposée en vitrine d'un magasin Chanel à Tokyo alors que, selon elle, il avait été refusé auparavant par le Studio de création Chanel.
Me Crehange a plaidé que World Tricot bénéficiait d'un droit d'auteur car les échantillons en causes avaient été proposés par l'entreprise sans consignes préalables de Chanel, montrant une veste en maille blanche bordée de liserets de crêpe noire.
"Je crois que la société Chanel se rend coupable de contrefaçon à cause du motif qui est protégé en temps que l'oeuvre de l'esprit. Notre idée originale a été détournée", a plaidé Me Crehange.
Non, a répondu l'avocat de Chanel, Me Gérard Delile. "Chanel considère qu'elle est le seul auteur du demi-devant" de la veste confectionnée à partir de l'échantillon fourni par World Tricot.
Chanel reconnaît "un savoir-faire technique d'exception à World Tricot mais pas un savoir-faire de création". Selon lui, "la propriété intellectuelle revient à Chanel".
Déplorant par ailleurs le "déchainement médiatique sur cette affaire présentée comme David contre Goliath", il a demandé au tribunal "d'évacuer ce débat qui veut que le grand fabriquant insensible doit être reconnu coupable puisqu'il est riche". "Ce n'est pas parce qu'on est petit et qu'on est dans une situation difficile qu'on a raison", a-t-il dit.
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