Reuters
4 juil. 2013
Soldes : "C'est plutôt mal parti" selon les professionnels
Reuters
4 juil. 2013
Plombés par une conjoncture déprimée, les soldes d'été ont mal démarré en France malgré une météo plus clémente et des rabais souvent massifs visant à écluser des stocks pléthoriques.
Après cinq jours de rabais et une fois passé le premier week-end clé, les ventes d'habillement étaient en baisse par rapport à la même période de l'an dernier.
Avec une consommation atone doublée d'une météo exécrable, les professionnels de la mode regorgent de stocks de vêtements de plein été, malgré d'importantes opérations de promotions et de ventes dites "privées" intervenues en juin pour tenter de sauver la saison.
Pour les écouler, ils ont proposé d'importantes baisses des prix (40% à 50%) dès les premiers jours, mais aussi, fait nouveau, une deuxième démarque moins d'une semaine après le démarrage, y compris pour des marques drainant un important trafic comme Sandro ou Claudie Pierlot.
"Ce que l'on peut dire, c'est que le chiffre d'affaires est inférieur à ce qu'il était il y un an", a déclaré à Reuters Bernard Morvan, président de la Fédération nationale de l'habillement (FNH), qui regroupe près de 45 000 boutiques indépendantes multimarques. Sans disposer de chiffre encore précis, il estime que le recul pourrait être compris entre zéro et 5%.
"C'est plutôt mal parti. Les ventes ne sont pas à la hauteur de ce qu'on attendait malgré des rabais importants", renchérit François-Marie Grau, délégué général adjoint de l'Union française des industries de l'habillement (UFIH), regroupant marques et sous-traitants du prêt-à-porter.
Les professionnels craignent que la clientèle, surtout féminine, ne fasse l'impasse sur la collection d'été et préfère allouer ses ressources aux vacances ou attendre la prochaine collection automne-hiver.
"Faire zéro c'est déjà bien"
Dans les grands magasins, qui résistent dans les grandes villes grâce à leur positionnement sur le luxe et les flux touristiques, les ventes étaient stables.
"Faire zéro, c'est déjà très bien dans le contexte actuel", a souligné Claude Boulle, président exécutif de l'Union du grand commerce de centre-ville (UCV).
Ce sont surtout les magasins de province, situés dans les villes moyennes, qui souffrent, a-t-il précisé.
A Paris, au Printemps Haussmann qui proposait des offres "privées" depuis le 14 juin jusqu'au premier jour des soldes, le chiffre d'affaires était en hausse de 7% dimanche soir.
"La progression a été surtout portée par l'accessoire, qui a connu une hausse à deux chiffres et par la mode femme, en progression à un chiffre", a indiqué Pierre Pelarrey, directeur du navire amiral du groupe en passe d'être racheté par le Qatar.
Signe de la dureté des temps, le e-commerce a vu sa croissance nettement ralentir. Les ventes sur internet étaient en hausse de 5% à l'issue des six premiers jours de soldes, selon les chiffres de la Fédération du e.commerce et de la vente à distance (Fevad), après des progressions à deux chiffres au cours des saisons précédentes.
Du côté des centres commerciaux, la fréquentation était en légère hausse (+0,4%) après quatre jours, indique le Conseil national des centres commerciaux (CNCC), avec un repli de 1,0% pour les centres situés au coeur des villes et une progression de 1% pour ceux de province et des périphéries urbaines.
Le marché français de l'habillement s'apprête à connaître une nouvelle année noire en 2013 et à accuser le triste record d'une sixième année de baisse consécutive.
Sur les cinq premiers mois de l'année, l'Institut français de la mode (IFM) évalue le recul à 4% et le marasme qui frappe les ventes de mode pourrait le conduire à revoir en baisse ses prévisions pour 2013. Il tablait, en novembre dernier, sur un recul limité à 2%.
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